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Nous vivons actuellement un véritable paradoxe : avec l'allongement de la durée de vie, la vieillesse est promise au plus grand nombre dans des conditions de "bonne santé". Elle est cependant vécue comme une calamité ou une tragédie : nous craignons de vieillir, le redoutons, le refusons, le camouflons... tout en souhaitant atteindre l'âge le plus avancé. Bruno PINEL a tenté ici de rétablir quelques vérités premières, de battre en brèche certaines idées reçues et de relativiser le caractère dramatique que peut avoir le vieillissement.[-]

Après l'amélioration du pronostic de la tuberculose grâce aux antibiotiques, la Fondation Santé des Etudiants de France a reconverti ses sanatoriums destinés aux étudiants en établissements « soins-études » pour permettre aux élèves du secondaire et aux étudiants souffrant de troubles psychiatriques de poursuivre leurs études durant leurs soins. La spécificité de ces cliniques soins-études est la présence dans chaque établissement d'équipes de l'Éducation nationale. Les études sont coordonnées au projet thérapeutique et sont envisagées comme une des médiations thérapeutiques permettant au jeune de renforcer ses ressources et ses compétences. Les enjeux de cette collaboration entre soignants et enseignants sont le rétablissement et l'autonomie des jeunes. Nous avons effectué une revue systématique de la littérature pour rassembler les études évaluant les services de soins-études en psychiatrie depuis l'ouverture du premier service en 1956 et avons retrouvé 11 études quantitatives. Les jeunes accueillis en soins-études ont le plus souvent entre 16 et 22 ans, ce qui correspond aux possibilités de scolarité dans la plupart des établissements. Ils présentent des troubles chroniques et leur parcours de soins antérieur a souvent été long et marqué par un ou plusieurs gestes auto-agressifs. Les séjours durent en moyenne plus de 6 mois. En fonction de la sévérité des troubles dans les échantillons, les jeunes considérés comme améliorés à leur sortie des cliniques sont 44 % à 63 %. Une amélioration clinique ainsi qu'une reprise d'un projet de formation sont aussi constatées chez près de deux-tiers d'entre eux plus de 5 ans après leur prise en charge.[-]