Documents PENSÉE PLURIELLE 13 résultats

Les articles de ce dossier proviennent de la poursuite des réflexions et analyses issues d'un symposium dont la thématique était celle de la "transaction, la transition et la transformation". L'ambition est moins d'explorer des définitions précises et exhaustives de ces trois concepts que d'en appréhender les contours de probables relations entre eux et ainsi de tenter d'en extraire une utilité analytique. Dans le cadre d'action(s) coopérative(s), mode de relation entre les acteurs, chargé de tensions, comment se jouent les interdépendances entre transaction, transition et transformation ?[-]

L'Europe politique offre une figure spécifique au regard des efforts actuels pour multiplier en son sein et chez ses voisins les dispositifs de regroupement forcé et d'enfermement des exilés (demandeurs d'asile, réfugiés, sans-papiers, clandestins...). La nouveauté réside moins dans l'existence de ces dispositifs que dans la facilité avec laquelle ils sont affichés dans l'espace public, comme instruments ou finalité de politiques publiques. Ceci révèle une transformation profonde des cultures européennes et de la gouvernance à l'égard des exilés, autrefois victimes à aider, aujourd'hui coupables menaçants. Cette convergence européenne, souvent imputée aux opinions publiques, passe par trois processus dont on peut montrer l'origine élitaire : la spirale du rejet des demandes d'asile, le tournant national sécuritaire à l'égard des étrangers et l'harmonisation européenne de la lutte contre l'immigration sous couvert de "justice, liberté, sécurité". Les cultures politiques européennes se transforment ainsi sous l'effet de la montée en puissance d'une xénophobie de gouvernement. Cette publication a été décidée alors que certains Etats ferment leurs frontières, que d'autres adoptent une politique pour le moins frileuse, que les opinions publiques manifestent de plus en plus une attitude de rejet, que les tendances d'extrême droite sont de plus en plus manifestes.[-]

L'analyse sociologique des émotions et des sentiments a été négligée pendant très longtemps. Des sentiments tels la honte et les remords sont en lien avec la souffrance sociale. On n'aime pas en parler. Nous pouvons cependant noter que la honte et les remords se présentent comme deux sentiments structurants dans les sociétés occidentales tant au niveau des normes que des interdits sociaux. Leur analyse est un des éléments qui nous permettent de comprendre l'imprégnation du social tant au niveau de la subjectivité que de la dimension sociale de l'être.[-]

Les fondateurs de la transaction sociale, Jean Remy, Liliane Voyé et Émile Servais ([1978] 1981) ont souscrit aux constats de Michel Crozier sur "La société bloquée" (1971), mais ils en ont tiré des conclusions sensiblement différentes. Pour Crozier, le foisonnement désordonné de règles bureaucratiques confronte les individus et les groupes à des injonctions paradoxales qui leur demandent de répondre en même temps à des exigences opposées et impossibles à concilier, ce qui mène à des blocages. Pour Crozier, l'origine du mal tient à l'absence de "transactions aux frontières des organisations", pour fluidifier la société. Mais en approfondissant l'analyse, Jean Remy et ses associés ont mis en évidence un paradoxe plus rassurant : ces blocages bien réels ne paralysent pas la société ; elle continue cahin-caha son petit bonhomme de chemin. Dans la vie quotidienne, des processus de transactions sociale, discrets et souvent informels, débouchent sur un bricolage de compromis qui permettent, au moins temporairement, d'éviter le chaos et de cohabiter malgré les désaccords. Les contributions réunies dans ce dossier explorent les transactions sociales qui se développent dans divers domaines de la vie quotidienne.
(Extrait de l'éditorial)[-]

Au sommaire :
- Éditorial. Variations internationales sur l'enseignement : un regard particulier sur la Roumanie ;
- L'enseignement obligatoire en Roumanie : repères législatifs ;
- La culture familiale de l'échec scolaire ;
- Le combat de l'échec scolaire par le partenariat école-famille ;
- Aspects spécifiques portant sur l'éducation et les attitudes des enfants privés de parents dans le contexte actuel de la migration de la force de travail à l'étranger ;
- L'échec scolaire dans une école internationale ;
- Modalités de familiarisation des élèves à la littérature de fiction, de manière à éviter l'échec scolaire ;
- Le rôle du médiateur scolaire dans l'intégration scolaire des personnes provenant de milieux défavorisés : des applications sur la population rom ;
- Quelques repères pour la médiation scolaire ;
- Les dispositifs de lutte contre l'échec scolaire : Expérience au sein du Collège Pie 10 à Châtelineau (Belgique) ;
- De l'expérience clinique à l'écriture du travail social ;
- Personnel éducatif et déficience intellectuelle : vers une redéfinition des territoires et des valeurs professionnelles.[-]

À la fin du vingtième siècle, on pouvait croire que les guerres de religion – les persécutions des juifs, les croisades des chrétiens contre les musulmans, puis les guerres fratricides entre catholiques et protestants – appartenaient à un passé définitivement révolu. Au début du troisième millénaire, les attentats du 11 septembre 2001 contre les tours de New York – symbole de la modernité occidentale – ont spectaculairement montré qu'il n'en est rien. Dans un vocabulaire un peu démodé, le temporel et le spirituel restent inextricablement mêlés.
Ce dossier se présente en deux parties. Dans la première partie, les auteurs interrogent la diversité des ancrages religieux, tandis que la deuxième partie montre la lenteur des changements.[-]

Après avoir longtemps constitué un "impensé" politique, la lutte contre les discriminations (LCD) constitue depuis les années 1990 un espace public, avec un dispositif d'actions et un réseau d'acteurs. Ce long chemin de traverse suivi par l'évolution actuelle de sa prise en charge politique toujours inachevée est révélateur de la complexité de cet objet et de la difficulté de son traitement. Le texte présente les principaux résultats d'une étude conduite en partenariat avec les grandes institutions de LCD, qui permettent de mieux comprendre la nature des relations qui se tissent entre l'État, les acteurs impliqués sur ce champ et les "citoyens-victimes" qui cherchent à valider les normes juridiques et sociales prohibant la discrimination.[-]

Cette publication sur le thème de la recherche participative s'inscrit dans le prolongement du Symposium organisé en septembre 2016 par le Centre européen de ressources pour la recherche en travail social (European resource centre for research in social work). Ce symposium s'est tenu dans le cadre de la chaire de pédagogie sociale de l'Université de Lodz et il a précédé le colloque international dont la thématique portait sur la participation en travail social. L'objectif de ce symposium était de susciter une réflexion sur les multiples controverses concernant la recherche participative. Cette réflexion s'est progressivement imposée au CERTS. En effet, celui-ci organise depuis 2005 des séminaires consacrés au développement et à la mise en débat de la recherche dans et sur le travail social. Dès le premier séminaire en 2005, à l'Université de Lodz, la problématique de "l'approche participative dans la recherche en travail social" s'est imposée. Ces séminaires ont donné lieu à de multiples controverses. L'appel à communications en vue de ce symposium et l'organisation de celui-ci reprennent les principales controverses qui ont animé ces séminaires. La publication que la Rédaction présente ne reflète pas nécessairement l'ensemble des interventions et des échanges, mais ne trahit pas non plus la diversité et la richesse des discussions.[-]

Cette publication sur le thème de l'inclusion s'inscrit dans le prolongement d'un colloque organisé en mars 2018 par le Groupement d'Intérêt Scientifique REACTIFS. REACTIFS est un consortium d'acteurs engagés dans la Formation et la Recherche Action dédiées au travail social. Le réseau fédère des établissements de formation et recherche en travail social, des gestionnaires et des praticiens de l'intervention sociale ainsi que des laboratoires de recherche universitaires déjà inscrits dans une longue tradition de travail collaboratif. La publication que nous présentons ne reflète pas nécessairement l'ensemble des interventions et des échanges qui ont eu lieu dans le cadre du colloque de 2017, mais elle illustre la diversité et la richesse des analyses développées autour de la thématique de l'inclusion. Elle participe d'un mouvement général, à travers lequel l'inclusion tend progressivement à s'imposer dans le langage public, scientifique et politique dans un contexte de changement des cadres économiques et environnementaux. Portée par de multiples textes internationaux et nationaux, la logique inclusive invite à créer des dispositifs permettant une véritable participation des personnes.[-]