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Pour la première fois, les survivants de la famine et de la répression en Corée du Nord prennent la parole et livrent de terribles témoignages sur leur vie quotidienne. Dictature communiste la plus fermée au monde, classée parmi les nations de l'Axe du mal par George W. Bush, la Corée du Nord suscite crainte et curiosité. Plus de 300 000 Nord-Coréens ont réussi à fuir ce véritable " Royaume
Ermite ". Tous ont vécu la peur des arrestations, des camps de concentration ou des exécutions publiques. Aujourd'hui, déracinés, clandestins en Chine ou réfugiés en Corée du Sud, ils racontent leur quotidien, leur exil, leur errance sur des terres inhospitalières, aux marges d'un monde qui les broie.[-]

Comprendre la Corée ? C'est s'attaquer à un puzzle aux pièces vagabondes : Sud, Nord, 38° Parallèle, Russie, PyongYang, Séoul, Zone démilitarisée très militarisée, Kim Il-sung, Park Chung-hee, Bouddhisme, Marxisme, Pentecôtisme, Catholicisme rebelle... Le pays a été amputé, unifié puis redécoupé par les invasions, les jeux de la Chine, du Japon et des USA. Il faut savoir pourquoi la dynastie post-stalinienne des Kim de Corée du Nord revendique l'héritage magique de Tangun, l'ancêtre mythique du pays ; pourquoi, au Sud, le confucianisme pénalise toujours les femmes. Au fait, comment oublier la persistance de l'empreinte nipponne qui pousse à la compétition, avec stress au programme dès la maternelle ? Comprendre les Coréens, c'est détailler les composantes vengeresses de leur mélancolie créative, de leur nationalisme voyageur. C'est appréhender un appétit vorace pour les religions. C'est observer un pays au narcissisme extravagant qui préfère les chamanes aux analystes pour accompagner sa prodigieuse fuite dans la modernité. Avec un maître- mot : Pali, pali. Vite, vite ! (note de l'éditeur)[-]

Les experts internationaux tirent la sonnette d'alarme : les arsenaux atomiques sont en train d'échapper à tout contrôle. Sous l'impulsion de D. Trump, les nations nucléaires, Russie en tête, sortent des traités. Le chez de la Maison-Blanche souffle le chaud et le froid : s'il négocie avec la Corée du Nord, il dénonce l'accord sur le nucléaire iranien et transfère de la technologie nucléaire à l'Arabie Saoudite. Il est urgent que les opinions publiques se réveillent. [-]

La Corée et l'Ukraine partagent des caractéristiques géopolitiques communes. Toutes deux sont des points de passage et de contact entre les grandes puissances. La guerre de Corée s'est inscrite dans un jeu de puissances au début de la guerre froide, et il a fallu trois ans avant de pouvoir conclure un armistice, qui est aujourd'hui le plus ancien en vigueur au monde. La guerre en Ukraine présente plusieurs ressemblances. Malgré l'ambition légitime du président Zelensky de vouloir restaurer l'intégrité territoriale de son pays, aucune victoire militaire unilatérale ne se dessine, le risque de conflit nucléaire ne doit pas être négligé, et il est souhaitable de rechercher une solution diplomatique, d'autant que la crise climatique constitue une menace plus importante encore pour l'humanité, qui nécessite l'action de tous.[-]

Pour la première fois, Questions internationales consacre un dossier complet aux deux Corées. Après un conflit sanglant (1950-1953) et la partition de la Péninsule suivant le 38e parallèle, les deux frères ennemis n'ont à ce jour toujours pas fait la paix, et la perspective d'une réunification semble s'éloigner dans un contexte géopolitique tendu. Ce numéro propose de multiplier les angles offrant une mise en perspective historique mais aussi des analyses de la réussite économique sud-coréenne, de la puissance nucléaire de Pyongyang, de l'évolution des deux régimes politiques opposés sans oublier le phénomène religieux et les outils du soft power.[-]