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À la fin de l'année 2018, rien qu'à Bruxelles, au moins 4187 personnes étaient sans-abri, sans logement ou encore logées de manière inadéquate et précaire. Pour parvenir à recenser ces personnes, La Strada s'appuie sur une typologie internationale, appelée ETHOS. Dans le présent numéro de PAUVÉRITÉ, l'auteur explicite la méthodologie et les différentes sources d'informations utilisées pour réaliser ce dénombrement. Il met également en perspective la question du sans-abrisme et du mal-logement avec la situation socio-économique et démographique bruxelloise. Avec les logiques de traitement du sans-abrisme par l'urgence, la précarité croissante des classes populaires, les difficultés d'accès au logement social ainsi que les réalités migratoires, faire valoir le droit au logement reste, à ce jour, une vraie difficulté.[-]

Ce numéro de Pauvérité propose une lecture des défis et enjeux des écoles sociales aujourd'hui. Il est essentiel de cerner la place et les postures qu'elles prennent, ou ne prennent pas. En effet, en leur sein sont formés les professionnels du travail social de demain. Ce texte, écrit au départ de rencontres avec des enseignants de trois Hautes Écoles Sociales de la Région bruxelloise, offre une contextualisation historique. Il met également en lumière l'évolution du rôle et des attentes vis-à-vis des assistants sociaux dans les contextes sociopolitiques d'hier et d'aujourd'hui. Nous découvrirons alors les impacts de la transformation d'« instituts », au caractère plus militant, en Hautes Écoles que nous connaissons aujourd'hui. Malgré les difficultés les écoles continuent de s'inscrire dans différents mouvements citoyens ou politiques. Dès lors, ce texte entend répondre aux questions suivantes : les écoles sociales sont-elles par essence, militantes ? Et si oui, comment peuvent-elles le rester ?[-]

Pour lutter efficacement contre la pauvrophobie, les outils juridiques sont essentiels. Ils renforcent, à un niveau structurel, les différentes actions qui peuvent être mises en place pour faire face aux discriminations envers les personnes qui vivent la pauvreté ou la précarité. Dans cette contribution, les auteurs offrent une réflexion au départ de notre législation anti-discrimination. Actuellement, celle-ci contient les critères de "fortune" et d'"origine sociale" mais ceux-ci ne permettent pas d'outiller efficacement les acteurs de la lutte contre la pauvrophobie. Au fur et à mesure de leur analyse, nous découvrons différents arguments juridiques et différentes manières de se saisir de notre législation pour apporter des réponses aux situations pauvrophobes. Les auteurs évoquent également la discrimination intersectionnelle et rappellent l'enjeu des collaborations stratégiques entre acteurs sociaux et juridiques. [-]

De nombreux jeunes connaissent et subissent "l'errance". Généralement liée à une fragilisation des liens familiaux, sociaux et institutionnels, cette situation engendre de nombreuses difficultés, notamment en termes de transition vers l'autonomie. Pour certains jeunes, cela va jusqu'à devoir endurer la dure réalité du sans-abrisme. À Bruxelles, ils sont plusieurs centaines de mineurs et de jeunes majeurs à se retrouver à la rue chaque année. Dans le présent numéro, plusieurs de ces jeunes s'expriment sur le parcours les ayant mené à la rue, les difficultés vécues mais aussi tous les moyens et stratégies qu'ils ont pu ou dû mettre en oeuvre pour pouvoir survivre. Ils relatent également leur rapport aux structures d'aide sociale et le délicat passage entre celles dédiées à la jeunesse et celles pour adultes. Tous ces propos sont illustrés, soutenus, appuyés ou nuancés par une lecture sociologique de l'auteure.[-]

En décembre 2019, deux structures associatives bruxelloises – Le Forum – Bruxelles contre les inégalités et le Conseil bruxellois de coordination sociopolitique (CBCS) – se sont associées à des centres de recherche en sciences sociales, le CIRTES (UCLouvain) et le METICES (ULB). Ces acteurs ont donné le coup d'envoi à un dispositif situé à l'interface de la recherche et de l'intervention sociale, le Centre de recherche de Bruxelles sur les inégalités sociales (CREBIS). Ce numéro de Pauvérité retrace la genèse de ce nouveau venu dans le secteur social-santé bruxellois. Le CREBIS défend une approche collaborative de la recherche dans laquelle intervenants de première ligne et chercheurs sont liés de manière étroite. Cette posture implique de refuser la hiérarchisation selon laquelle les savoirs du monde académique priment sur les connaissances professionnelles des intervenants sociaux. Les auteurs exposent la vision de la recherche défendue par le CREBIS : une recherche se voulant collaborative et engagée. Collaborative dans la mesure où toutes les parties prenantes (intervenants sociaux, usagers de services et chercheurs) doivent être des acteurs à part entière de la recherche et pouvoir se réapproprier ses résultats et ses outils. Engagée car la recherche est ici placée au service du bien commun et de la transformation de la société[-]

Ce 29e numéro de PAUVéRITé dresse un état des lieux
et une réflexion sur la santé mentale. Il pointe également la fragilité ontologique des individus dans leur
environnement social. Si les problématiques de santé
mentale sont partagées par toute la population, les personnes précarisées et isolées ont les plus de difficultés à y faire face. La crise amplifie les difficultés habituelles de l'articulation entre l'urgence sociale et le soin en santé mentale. Au détour de rappels historiques, de définitions ou encore de remise en contexte sociopolitique, cet écrit met en lumière les conditions permettant à chacun de prendre soin de sa santé psychique. Les auteurs y dressent les freins et les leviers pour une politique inclusive de santé mentale, à la hauteur de la définition proposée par Jean Furtos. [-]

La crise sanitaire que nous connaissons actuellement
n'a épargné personne. Toutefois, force est de constater que ce sont encore une fois les populations les plus
vulnérables qui sont les plus touchées. Les auteurs de
cette contribution souhaitent témoigner des conséquences de cette crise parmi une population, souvent méconnue et stigmatisée : les travailleu.r.se.s du sexe. Au travers de récits et témoignages recueillis auprès de leur public, l'équipe d'Alias tente de nous faire comprendre les répercussions de cette crise sur ce public aux fragilités multiples. [-]

La crise sanitaire a amplifié des problématiques déjà existantes. Cela peut devenir une occasion d'interroger la pratique du travail social, pour apprendre à mieux lutter contre les inégalités, et plus singulièrement, les inégalités scolaires. Situé à l'interface entre familles, écoles et spécialistes, les centres psycho-médico-sociaux (CPMS° sont des observatoires privilégiés de la réalité vécue. L'auteur livre ici une perspective, qui tisse les enjeux, pour faire émerger des points de vigilance. Par définition, l'urgence ne dure pas, et pour construire la société - et l'école - de demain, il faut à la fois "réfléchir nos actions" et "agir nos réflexions"[-]