Documents PHAM Thierry 6 résultats

Les professionnels de la santé mentale sont amenés à évaluer le risque de violence présenté par leurs patients. De nombreuses méthodes d'évaluation ont été développées et implémentées dans différents pays. Toutefois, les pratiques des professionnels n'ont à ce jour pas encore été comparées. Cette enquête a été développée au plan international, afin d'identifier les méthodes d'évaluation du risque de violence et de comparer leur utilité perçue par les psychologues, psychiatres et infirmiers psychiatriques. L'enquête a été complétée par 2.135 répondants provenant de 44 pays répartis dans cinq continents. Cette étude se focalise spécifiquement sur les pratiques des professionnels en Belgique concernant l'évaluation du risque de violence. Les répondants ont déclaré utiliser les instruments afin d'évaluer, gérer et superviser les risques de violence. Plus de la moitié des évaluations se fait via l'utilisation d'un instrument structuré. L'évaluation du risque de violence constitue un enjeu mondial, tout comme l'utilisation d'instruments structurés. Les 86 professionnels belges répondants ne se distinguent pas particulièrement des professionnels des autres pays. [-]

Le sadisme sexuel est associé à un risque élevé de violence sexuelle et de dangerosité générale chez les agresseurs sexuels. Or, son évaluation se heurte à des critères diagnostiques vagues et fait appel à des méthodes idiosyncrasiques qui demandent aux évaluateurs d'inférer les motivations et fantasmes sadiques des individus. La Sexual Sadism Scale (SESAS) est une échelle cumulative qui se base exclusivement sur des éléments de la scène de crime et qui a montré tant une bonne sensibilité qu'une bonne spécificité quant au diagnostic clinique de sadisme sexuel. L'objectif de l'étude des auteurs est la validation en français de la SESAS. A partir d'un échantillon de 62 agresseurs sexuels, deux évaluateurs ont utilisé une version traduite de la SESAS. Les différentes analyses statistiques ont permis aux auteurs de considérer la version francophone de la SESAS comme un outil fiable d'évaluation du sadisme sexuel dans une population médico-légale et de confirmer l'hypothèse dimensionnelle du trouble.[-]

En France, l'évaluation structurée du risque de récidive est peu développée face au jugement professionnel non structuré, pourtant moins valide. Les mots clés « Évaluation du risque » AND « récidive » AND « France » ont été recherchés dans Pubmed, PsycInfo, Cairn et ScienceDirect. Les 23 articles obtenus dans les résultats montraient des craintes et peu d'avantages concernant l'évaluation structurée, la possibilité d'un système hybride et les quelques travaux français utilisant des échelles de risque. Ces réticences concernaient : (i) le système judicaire français (notamment le tout actuariel) ; (ii) les professionnels évaluateurs (confusion des rôles entre professionnels) ; (iii) les personnes évaluées (risque de stigmatisation des infracteurs à haut risque) ; et (iv) les outils eux-mêmes (prédictivité modérée). La validité scientifique, clinique et les garanties éthiques des échelles structurées du risque sont pourtant suffisantes pour permettre leur développement en France. Quelques hypothèses sont avancées pour expliquer les réticences à leur généralisation en France.[-]

Cette revue de littérature narrative a pour objectif d'articuler les intérêts et les enjeux d'étudier les liens potentiels entre la santé psychologique des policiers et l'usage de la force à laquelle ils peuvent faire appel dans le cadre de leur intervention. Les policiers présentent un risque accru de développer des problématiques de santé psychologique qui reposent sur une étiologie multifactorielle, impliquant des facteurs organisationnels, opérationnels et individuels. Ces facteurs de risque demandent à être davantage approfondis, en particulier pour la dépression, l'anxiété, les idéations suicidaires ou l'abus de substances. De plus, l'étude de l'usage de la force dans ce milieu professionnel repose sur des domaines et des enjeux conceptuels vastes impliquant de tenir compte des prescrits théoriques, des représentations et des applications de cet usage par les policiers. Les facteurs favorisant son utilisation restent encore à clarifier tant les catégories de facteurs existants sont nombreuses et non consensuelles, en particulier concernant les caractéristiques communautaires, organisationnelles et individuelles. Ainsi, la convergence entre la psychologie du travail et la psychologie légale a tout son intérêt, particulièrement pour développer une approche méthodologique structurée et empirique afin d'étudier le sujet.[-]