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Dans le discours populaire, pédophile et agresseur sexuel d'enfant sont généralement compris comme étant des synonymes : les pédophiles seraient des individus qui ont commis une agression sexuelle sur un enfant et les agresseurs sexuels d'enfants seraient nécessairement des individus ayant une préférence sexuelle pour les enfants. Bien que les études antérieures aient mis en évidence que la préférence sexuelle envers les enfants joue un rôle important dans le processus de passage à l'acte et la récidive des individus, elle constitue un facteur parmi d'autres (ex.: manque d'empathie, distorsions cognitives). Dans le cadre de cet entretien, les chercheurs apportent quelques nuances en, notamment, délimitant plusieurs concepts tels que celui d'agression sexuelle d'enfant et en abordant : les différents types de délits sexuels, les caractéristiques et les profils des agresseurs sexuels d'enfant et les différences entre la pédophilie et l'agression sexuelle d'enfants. Les chercheurs terminent en présentant le concept de pédophile abstinent, soit un individu ayant une préférence sexuelle envers les enfants, mais qui n'a jamais commis d'infraction sexuelle. Les chercheurs présentent les ressources qui s'offrent à ce type d'individus, les difficultés qu'ils peuvent vivre au quotidien et proposent des pistes de réflexion en matière d'accompagnement et de traitement.[-]

Jusqu'à tout récemment, la population générale avait tendance à croire qu'une femme ne pouvait être l'auteur de comportements sexuels coercitifs. Tandis qu'il est difficile d'identifier les éléments ayant pu alimenter cette croyance, il est possible que celle-ci soit associée à des conceptions erronées concernant les comportements féminins (exemple : une femme est rarement violente, elle est plutôt la cible de violences) et/ou les agressions sexuelles (exemple : une agression sexuelle consiste en un viol, cela implique nécessairement une pénétration vaginale pénienne). Cependant, la recherche a mis en évidence ces dernières années que les femmes sont aussi capables de commettre des infractions sexuelles (exemple : attouchements), seules ou avec un partenaire, parfois sous la contrainte et d'autres fois de leur propre initiative. Qui sont donc ces femmes ? Dans le cadre de cet entretien avec Jean-Pierre Bouchard, c'est à cette question qu'Alexandre Gauthier, Ingrid Ménard, Tamsin Higgs et Jonathan James tentent de répondre, en abordant : les fausses croyances entourant cette forme de délinquance et leurs impacts sur les taux de prévalence ; le profil type de la délinquante sexuelle, en distinguant celles qui agissent seules de celles qui agissent avec un partenaire ; et les principaux modèles explicatifs de cette forme de délinquance. Les chercheurs terminent en présentant les principaux paramètres à prendre en considération dans la prise en charge de ces femmes dans un contexte thérapeutique.[-]

Au cours des dernières années, les avancées technologiques ont entraîné d'importantes transformations dans les dynamiques relationnelles, en particulier en ce qui concerne les mécanismes de surveillance et d'abus au sein des relations conjugales. Ces évolutions technologiques ont simplifié et élargi les possibilités de contrôle dans les relations conjugales, donnant ainsi lieu à l'émergence de nouvelles formes de coercition, notamment les cyberviolences sexuelles. Dans le cadre de cet entretien avec Jean-Pierre Bouchard, Alexandre Gauthier, Andréanne Lapierre, Tamsin Higgs et Marina Sorochinski explorent cette nouvelle forme de coercition en abordant : sa définition ; son ampleur ; les motivations et les caractéristiques des auteurs de ces violences ; les conséquences de cette forme de violence sur les victimes ; ainsi que les aspects juridiques entourant ces violences. Les chercheurs concluent en proposant quelques mesures préventives susceptibles de réduire la fréquence des cyberviolences sexuelles au sein des relations intimes et de protéger les victimes.[-]