Le trouble bipolaire débute typiquement durant l'adolescence, cependant il persiste un important retard au diagnostic, et 35% des patients souffrant de cette pathologie attendent plus de dix ans pour un diagnostic correct et la mise en place d'un traitement approprié. Les raisons de ce retard sont largement documentées, elles incluent des facteurs tels qu'un diagnostic inapproprié en raison de symptômes communs avec des pathologies comme la dépression, les troubles de la personnalité ou le TDAH. Les patients peuvent nier leurs symptômes ou les attribuer à d'autres facteurs, voire ne pas en faire état, ou simplement ne pas reconnaître des symptômes plaisants ou légers comme étant liés à un trouble bipolaire.
Pour toutes ces raisons, il existe un retard à la mise en place d'un traitement basé sur un niveau de preuve satisfaisant, retard qui entraîne l'utilisation fréquente de thérapeutiques inappropriées. Le retard au diagnostic augmente également le risque de développer des comorbidités et interfère avec la possibilité de franchir les étapes développementales liées à l'âge. Tous ces facteurs aggravent encore les conséquences psychologiques et sociales de la maladie. Il est clair qu'un diagnostic approprié est indispensable, et le problème majeur concernant un diagnostic précoce est le fait que le tableau initial est le plus souvent dépressif. Ceci conduit à un délai entre le tableau initial et l'apparition de manifestations caractéristiques telles que manie ou hypomanie.
La Haute Autorité de santé a pris l'initiative, devant ce problème important dans le domaine de la santé mentale, de produire des recommandations concernant le repérage et la prise en charge initiale en premier recours d'un trouble bipolaire.

N° volume : 174

Thème : PSYCHIATRIE

Date encodage : 19/01/2017