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L'association Femmes pour le dire, Femmes pour agir a été créée en avril 2003. Ses objectifs, inscrits dans ses statuts, se déclinent ainsi :
- Promouvoir par tout moyen à sa disposition (forums, séminaires, groupes de parole, etc.) l'insertion des femmes handicapées dans la société et ce, quel que soit le type de leur handicap.
- Accompagner la femme handicapée dans les différentes étapes de sa vie.
- Se porter partie civile dans les situations avérées de discrimination dont sont victimes les femmes handicapées.
Voici les actes du forum que l'association a organisé le 16 novembre 2005.[-]

La problématique du handicap ne va pas de soi dans notre société. La singularité provoque à notre insu des réactions et des comportements imprévisibles. Même si le handicap est aujourd'hui reconnu et mieux accepté, il ne rend pas la vie facile à ceux qui en sont porteurs.
La difficulté d'intégration dans la vie de la cité, dans l'entreprise, dans l'accès à la culture est encore plus grande lorsqu'il s'agit de la femme. La femme handicapée vit une double discrimination : celle d'être une femme et celle d'être une handicapée. Les statistiques le montrent sans ambiguïté. Les témoignages des intéressées elles-mêmes le crient.[-]

Les préjugés pèsent sur les femmes handicapées perçues comme des personnes fragiles, vulnérables, peu conscientes de leurs responsabilités. A cela s'ajoute le regard de l'autre qui voit paradoxalement d'un mauvais oeil cette femme mettre au monde un enfant "normal". C'est impensable. Une femme handicapée ne peut que "donner" un enfant mal fait. La femme handicapée a-t-elle le droit de désirer un enfant ? A-t-elle le droit de refuser une grossesse si on diagnostique une malformation dans les premières semaines ? A-t-elle le droit de refuser une personne en son début et de demander une I.V.G.?[-]

Que signifie pour une personne handicapée de s'estimer, d'être estimée? Le handicap est cette blessure corporelle ou psychique qui affiche la différence qui trop souvent nous stigmatise comme porteurs d'un manque irrémédiable. Ce manque est trop souvent vécu par nous-mêmes et les autres sous la forme d'une infériorité, d'une monstruosité.
Notre propre regard sur nous-même a tendance à nous dévaloriser, notre gaucherie nous humilie, notre manque de performance nous enferme dans le silence. La dure réalité du quotidien nous montre chaque jour que la personne handicapée est indésirable, dérange. Ne jouons pas à l'ange. Bien sûr, de grands progrès se dessinent dans l'acceptation des personnes singulières. Mais...[-]