Documents DERIVOIS Daniel 12 résultats

Bien souvent, les adolescents délinquants ont d'abord été des victimes, quand ils ne sont pas les deux à la fois. Il est donc primordial de les observer, de les écouter pour les comprendre et les accompagner. Mais pour y parvenir, il faut que les professionnels qui croisent ces jeunes changent leur vision des choses pour dépasser certains clivages idéologiques, affronter la complexité des processus et adopter la mondialité comme posture clinique.[-]

Cet article porte sur l'analyse de la relation entre l'éducateur spécialisé et l'enfant dont il est référent, dans un contexte de placement familial. À partir de la théorie de l'attachement croisée avec une approche psychodynamique, les auteurs se sont demandés dans quelle mesure l'éducateur spécialisé exerçant dans le service de placement familial à l'Aide Social à l'Enfance entretiendrait une relation d'attachement spécifique avec l'enfant et en quoi cette relation d'attachement alternative serait susceptible de favoriser chez le professionnel l'expression d'éléments d'insécurité d'attachement, du fait de son exposition répétée à des situations où l'attachement est majoritairement de type "insecure". À partir de données quantitatives et qualitatives obtenues auprès d'enfants placés en famille d'accueil et leurs éducateurs référents, il ressort que la relation d'attachement spécifique favorise chez l'enfant l'expression d'éléments de sécurité d'attachement de son système supposé désorganisé sur fond de mouvements de transfert et de contre-transfert importants.[-]

Cet article a pour objectif d'étudier la trajectoire identificatoire de jeunes concernés par le phénomène de radicalisation en France. À travers le discours de trois adolescents et de leurs parents, il interroge les contextes familial et sociétal dans lesquels la question de la "radicalisation" s'invite. L'analyse d'entretiens de recherche semi-directifs met en évidence une crise de l'autorité qui fragilise la transmission et amène une difficulté pour les adolescents à prendre place dans leurs filiations. En attente de normativité, le processus de radicalisation s'inscrit dans leur trajectoire comme une fonction palliative d'une autorité défaillante dans les familles et structures formelles et informelles de notre société hypermoderne. Une démarche pluridisciplinaire et coordonnée est aujourd'hui indispensable pour proposer des prises en charge qui permettront le désengagement idéologique extrémiste violent, tout en garantissant leur bonne réinsertion sociale.[-]

Peut-on arborer des images tribales amérindiennes sur son tee-shirt, porter des coiffures afros ou manger des sushis, sans prendre le risque d'offenser les membres de la culture qui les a imaginés ? Une nouvelle polémique a surgi récemment : l'accusation d'appropriation culturelle. Les accueils collectifs de mineurs fonctionnant en miroir avec le reste de la société, ils sont aussi le lieu du croisement et de l'articulation des différences et de la diversité au sein des publics qui les fréquentent. L'occasion pour ce dossier de réfléchir d'abord à la question des minorités, de leur place et de leur traitement au sein de la communauté nationale. Pour, ensuite, aborder le problème de la cohabitation entre les différentes cultures : peuvent-elles s'entremêler ? À quelles conditions l'hybridation est-elle possible ?[-]

Le vivre ensemble avec les autres se construit à partir du vivre ensemble avec soi-même. Face aux mutations identitaires dans un monde globalisé qui traverse les postures citoyennes et professionnelles, un changement d'échelle d'observation, d'analyse et d'intervention est proposé à partir d'une clinique de la mondialité. La clinique de la mondialité est une posture dynamique transdisciplinaire dans laquelle le clinicien – ou n'importe quel professionnel de la relation humaine – se préoccupe de penser le sujet singulier dans le monde et en même temps de repérer et de prendre en compte ce qui relève du mondial dans les moindres expressions (comportement, geste, parole, symptôme, etc.) de ce sujet singulier. Elle vise principalement à amener le "sujet", le "patient", le "citoyen" à se penser dans le monde en même temps qu'il se pense dans le pays où il vit, dans ses groupes d'appartenance (familles, institutions, etc.), dans la relation interpersonnelle et dans son intimité psychique propre.
(Texte repris, en partie, au dos de l'ouvrage)[-]

Dans les sociétés occidentales comme dans le système de la Protection de l'Enfance, les mineurs non accompagnés (MNA) représentent à la fois les "rejets" de la mondialisation capitaliste et les "rejetons" de la mondialité humaine. Ils relèvent du "syndrome de l'Aquarius" caractérisé à la fois par la marchandisation des êtres humains et l'offre d'humanité disponible dans le même espace-temps. Leur traumatisme entre en résonance avec celui des sociétés d'accueil contraintes de revisiter leur Histoire traumatique avec l'altérité. La crise migratoire apparaît alors comme un symptôme qui met l'Europe et le monde face à un traumatisme identitaire généralisé de longue durée dont les mineurs non accompagnés sont l'un des analyseurs.[-]

Ce travail explore les récits post-traumatiques d'adolescents et jeunes adultes, survivants du séisme du 12 janvier 2010 en Haïti plus de six ans après. Il s'agit de parcourir chez ces jeunes les éventuelles perturbations psychiques au long cours entraînées par l'événement et d'analyser les stratégies mises en place pour les surmonter. Deux vignettes cliniques issues de la phase qualitative de la recherche doctorale des auteurs sont analysées. Le recueil des données a eu lieu en Haïti en juin et juillet 2016, soit plus de six ans après le séisme. Les résultats montrent que plus six ans après, des facteurs de vulnérabilité psychologique liés à l'événement traumatique restent très présents chez les survivants, mais également une capacité à trouver des ressources pour se reconstruire. Ces résultats peuvent être utiles pour la mise en place de programmes de santé mentale et l'élaboration d'outils adaptés à la population juvénile en Haïti.[-]

Cet article propose d'étudier les tuteurs de résilience des enfants confiés en famille d'accueil à partir de la théorie de l'attachement dans une perspective psychodynamique. Il met en évidence la complexité de la relation entre l'enfant et l'assistant familial en tant que figure d'attachement alternative, tuteur de résilience possible. Cette réflexion s'appuie sur une pratique de psychologue clinicien travaillant au sein de l'Aide sociale à l'enfance. L'articulation théorico-clinique issue de cette expérience discute des effets résilients potentiels qu'ont les assistants familiaux sur le vécu des enfants confiés en famille d'accueil en termes de processus de consolidation de la base de sécurité de l'enfant par la qualité du caregiving du professionnel. Il pose ainsi la question de la complexité de cette dynamique relationnelle interactive et du danger dans le risque d'utilisation excessive de cette notion de tuteur.[-]