Documents PACHOUD Bernard 7 résultats

En France, la loi "Handicap" adoptée en 2005 a donné une place et une reconnaissance aux personnes souffrant de troubles psychiques. Cette reconnaissance a trouvé un écho certain dans les pratiques médico-sociales. Mais dix ans après l'adoption de cette loi, qu'est-ce qui a réellement changé dans les pratiques des professionnels de la santé mentale en France ? Cet ouvrage collectif, écrit par de nombreux professionnels de la santé mentale, explique vers quoi ces pratiques devraient tendre.[-]

La perspective du rétablissement d'une maladie psychiatrique sévère et persistante implique de n'être plus centré sur la maladie et son évolution, mais désormais sur la personne et son devenir, avec l'espoir retrouvé d'un devenir favorable. Elle suppose la construction d'un projet, la visée d'une vie accomplie, et donc des choix existentiels qui, par principe, relèvent de la réflexion éthique. Elle requiert, de la personne mais aussi de ceux qui l'entourent et la soutiennent, le respect et la promotion de l'autodétermination, qui s'avère à la fois le moyen et l'indice du rétablissement. Viser le rétablissement constitue donc un changement d'objectif des pratiques de soin et de soutien, ce qui implique une transformation de ces pratiques, désormais principalement guidées par les valeurs et principes du rétablissement. Le courant de la médecine fondé sur des valeurs peut être une ressource utile pour établir un équilibre entre les deux fondements des pratiques de soin, la connaissance et la prise en compte des valeurs.[-]

Cet ouvrage présente les fondements des « nouveaux modèles de soins », une thématique en plein essor sur le plan international. Jusqu'alors, le modèle traditionnel des soins était tourné vers les notions de maladie et de traitement curatif, occultant progressivement la personne soignée sous le poids de la technicité scientifique. A contrario, tout en assumant pleinement les exigences d'ordre scientifique, ces nouveaux modèles convergent autour de préoccupations au coeur des exigences de la clinique et des attentes sociétales : appui sur les ressources et aspirations de la personne soignée, reconnaissance de son histoire et de son expérience comme sources essentielles de savoir, implication de cette personne comme acteur décisionnel en fonction de ses valeurs, attention au clinicien comme personne et à l'impact de la relation soignant-soigné, réhabilitation des méthodes qualitatives et du recours aux sciences humaines. (note de l'éditeur)


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Dans la schizophrénie, les troubles cognitifs et les troubles du fonctionnement social ont longtemps été considérés comme secondaires. Aujourd'hui, ils sont davantage pris en compte par les soignants et les chercheurs et les stratégies de soins en sont modifiées. Il ne s'agit plus seulement de viser la rémission des symptômes et la prévention des rechutes mais de permettre aux patients d'améliorer leur fonctionnement social (autonomie, vie relationnelle, professionnelle, loisirs). Différentes approches peuvent être mobilisées pour atteindre cet objectif.[-]

La voix humaine est un outil souvent sous-estimé dans la pratique clinique et les recherches psychosociales, passant fréquemment inaperçue dans le domaine du soin psychique et des dispositifs thérapeutiques, alors qu'elle peut véhiculer des pensées, des affects et raconter l'histoire d'un individu au-delà du langage. Partant de l'intuition clinique selon laquelle les professionnels experts du travail transculturel pourraient être particulièrement attentifs à la voix humaine – étant donné que cette pratique entre les cultures implique souvent une barrière de langue surmontée grâce aux interprètes et invite à s'intéresser à la musicalité des voix et des langues – les chercheurs ont mené une enquête qualitative pour émettre des hypothèses sur le rôle joué par la voix humaine dans le soin psychique. Les résultats de l'étude montrent que la consultation transculturelle est exemplaire pour démontrer l'importance de la prosodie de la voix des soignants, car elle peut être un véritable levier psychique explicite dans ce contexte. Cependant, l'enquête démontre également que la voix du soignant se transforme implicitement alors que le soignant est pris dans la relation avec les patients. La voix humaine joue un rôle primordial pour permettre un accueil bienveillant, une résonance humaine entre le patient et le soignant, et pour signaler l'envie de tisser une alliance thérapeutique suffisamment forte. L'impact de la voix du thérapeute dans le travail clinique n'est pas suffisamment mis en avant dans les recherches psychosociales et cliniques.[-]