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L'époque de la nourriture bon marché est révolu. La hausse spectaculaire des prix au cours des quatre dernières années nous rappelle à cette terrible réalité. Et puisque cette tendance est structurelle, comment éviter le grand choc ?
D'un côté, une demande en croissance régulière (venant notamment des pays émergents que sont la Chine, l'Inde et le Brésil), de l'autre, une offre limitée (les surfaces exploitables ne sont pas extensibles à l'infini, l'eau se fait rare, l'intensification des cultures mence l'environnement).
Praticien international des marchés agricoles, Jean-Yves CARFANTAN analyse les ressorts de la crise et ses conséquences dans un futur proche : que se passera-t-il demain si nous ne faisons rien ? Quelles sont les mesures à prendre de toute urgence, au Nord comme au Sud, si nous voulons assurer la sécurité alimentaire de tous ?[-]

La faim ne recule guère dans le monde aujourd'hui. Elle est le grand révélateur des désordres économiques et politiques de notre temps, mais les médias en parlent rarement, sauf lors de famines ou d'incidents sociaux dramatiques, bien vite relégués dans l'oubli...
L'auteur, agronome, établit ici un diagnostic précis de la faim dans le monde, y compris dans les pays du Nord, et de ses effets sur la santé et l'économie. Et il démonte impitoyablement les réponses plus ou moins bien intentionnées qui aggravent de fait la situation (aide alimentaire, cultures d'exploitation, politique d'industrialisation...).
Alors que faire ? Les pistes données par l'auteur prennent acte du fait que la sécurité alimentaire et les choix technico-économiques sont des enjeux politico-culturels, impliquant des changements radicaux au Nord comme au Sud.[-]

La crise alimentaire a jeté une lumière crue sur les aberrations du modèle de développement agricole promu dans le Sud. Bien que des récoltes record y soient enregistrées, la faim progresse. Paradoxe tout aussi flagrant, les trois-quarts des sous-alimentés sont des ruraux, producteurs eux-mêmes de denrées alimentaires.
Imposés dans des conditions d'inégalités extrêmes -foncières, techniques...-, la libéralisation des marchés agricoles et le retrait concomitant des soutiens publics ont conduit à la marginalisation des petites paysanneries du Sud, dans l'incapacité de faire face à la concurrence mondiale. Certes, les institutions internationales qui reconnaissent aujourd'hui le rôle des agricultures familiales et paysannes dans la lutte contre la pauvreté, ainsi que dans la préservation de la biodiversité, préconisent des mesures d'appui public ou privé. Mais la problématique du contrôle de la terre reste largement négligée.
Les orientations proposées reposent sur un modèle de cohabitation harmonieuse entre agricultures paysannes et agrobusiness. Modèle qui de facto fait l'impasse sur les désastreuses conséquences sociales et environnementales de l'intense concurrence pour l'accaparement des sols, des sous-sols et des ressources que se livrent multinationales et autres investisseurs extérieurs.
Les mouvements paysans y opposent l'alternative de la souveraineté alimentaire. Garantie de survie des petites exlpoitations agricoles -qui représentent 80% des actifs en zones rurales-, elle suppose d'abord et avant tout l'accès à la terre et la maîtrise des ressources naturelles.[-]

Les jeunes sont-ils encore solidaires ? Les animateurs qui déboulent dans les écoles pour ouvrir des débats sur des sujets aussi complexes que la dette du tiers-monde ou le commerce équitable peuvent légitimement se poser la question, tant la glace est parfois dure à briser. Mais la moue des ados ne signifie pas obligatoirement "Cause toujours". Des projets, des idées, ils en ont, ils en veulent. Deux exemples dans ce dossier : un projet qui démarre, un autre qui arrive - mais pourrait tout aussi repartir. Ils ont pour nom "Les jeunes questionnent la société moderne, entre résistances et utopies" et "Les gens d'abord".[-]