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Les bouleversements de la science au cours du XXe siècle ont provoqué l'avènement d'une troisième révolution industrielle - celle des nouvelles technologies - qui s'est accompagnée d'une nouvelle avancée de la mondialisation. L'économie de la connaissance qui en est résultée place désormais le savoir et les ressources cognitives au c∏ur de l'activité humaine et de la dynamique sociale. Est-ce à dire que le XXIe siècle verra l'essor de sociétés du savoir partagé ? La fracture numérique elle-même ne saurait faire oublier qu'elle est la conséquence d'une scission plus grave. [-]

Dans le but d'atteindre graduellement les buts de paix internationale et de prospérité commune de l'humanité en vue desquels l'Organisation des Nations unies a été créée et que sa Charte proclame , les Etats parties à la Convention signée au nom de leurs peuples , le 16 novembre 1945, se sont proposés de développer la coopération des nations du monde dans les domaines de l'éducation, de la science et de la culture . Ils ont à cet effet crée l'UNESCO pour forger la solidarité intellectuelle et morale de l'humanité par des actions favorisant la connaissance et la compréhension mutuelle des nations en prêtant son concours aux organismes de formation des masses , imprimant une impulsion vigoureuse à l'éducation populaire et à la diffusion de la culture , aidant au maintien, à l'avancement et à la diffusion du savoir . Ce programme, extrêmement précis, a été développé depuis soixante ans, à travers les vicissitudes de l'histoire et selon les perspectives différentes qu'y ont associées des générations successives. Le présent livre, qui se fonde sur un vaste choix d'archives, propose une lecture de ces accords complexes entre mandat, environnement historique, climats intellectuels, par lesquelles une organisation de plus en plus universelle s'est attachée à conduire l'humanité vers plus d'harmonie.[-]

Bien que périodiquement réformée au gré des évaluations internationales ayant vocation à statuer sur ses performances, l'École semble, en France, prise dans une tourmente inédite. Au-delà des turbulences conjoncturelles qui l'agitent cycliquement — conditions de travail et reconnaissance sociale des enseignants, adaptation des contenus aux exigences socio-économiques, gouvernance et financement du public et du privé notamment, elle semble aujourd'hui rattrapée par des remises en cause d'ordre structurel. En France — comme dans de nombreux pays d'ailleurs — la santé du système éducatif, comme son avenir, alimente comme rarement la fébrilité des autorités politiques. Outre le reproche qui lui est régulièrement adressé d'une faiblesse grandissante de ses résultats — faiblesse réelle ou fantasmée, cela mériterait débat —, c'est désormais la pertinence de son organisation et la légitimité des curriculums enseignés, comme leur mode de transmission, qui sont interrogés.[-]