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Qu'en est-il de l'impact de l'hospitalisation sur le développement du bebe, sur son organisme précoce, sur son devenir corporel mais aussi psychique et affectif ? Que vit, ressent e se représente le bébé de ce temps de l'hospitalisation ? Comment va-t-il gérer les stimulations si particulières qu'il va recevoir, comment va-t-il les intégrer en une expérience de vie qui pourra prendre sens et ne pas laisser de traces dans la constitution même de sa personne, de son schéma corporel et de sa capacité de penser ? Comment la rupture provoquée par l'hospitalisation peut-elle être travaillée pour que la relation, le lien, entre parents et bébé ne soient pas compromis ? Comment donner à l'environnement humain du nourrisson hospitalisé - parents, soignants - son rôle primordial et sa place principale dans la traversée de cette maladie ?[-]

Les progrès réalisés dans la prise en charge médicale des enfants prématurés ont permis de diminuer le taux de mortalité à la naissance, et ce sans augmenter la fréquence des séquelles neurosensorielles, du fait de la qualité des soins apportés à la protection cérébrale pendant leur séjour en réanimation et en médecine néonatale. Toutefois, le suivi médical de cohortes d'anciens grands prématurés a mis en évidence l'émergence, à distance de la naissance, de troubles psychosomatiques, de troubles psycoaffectifs, et parfois, dans un certains pourcentage de cas, de troubles de la personnalité. La découverte de ces difficultés évolutives a conduit les équipes des services de maternité,de lréanimation et médecine néonatale à réfléchir et à organiser les soins dans une perspective de prévention.[-]

L'auteur de cet article, qui travaille depuis près de trente ans en réanimation néonatale (RNN), se pose dans cet article la question de la qualité de vie que la technique donne aux bébés qui naissent à la limite de la viabilité et qui passent les premiers mois de leur vie dans un univers très médicalisé, où vie et mort se côtoient. Il se pose d'autant plus cette question qu'au cours de sa pratique pédiatrique, il a été confronté à des enfants qui, après leur parcours du combattant en RNN, présentaient des troubles psychosomatiques alors qu'ils étaient indemnes de séquelles neurologiques.[-]