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La fatigue au cours de la polyarthrite rhumatoïde (PR) est fréquemment comprise comme une conséquence de la maladie. Toutefois, l'effet de l'activité clinique de la maladie sur la fatigue ne fait pas consensus. L'objectif est de vérifier si cette fatigue est liée à l'activité clinique résiduelle de la maladie ou si elle est la manifestation de difficultés psychologiques généralement associées à l'ajustement à leur condition médicale. Cinquante-trois patients atteints d'une polyarthrite rhumatoïde et se décrivant fatigués ont répondu à des questionnaires évaluant la fatigue, la souffrance psychologique, la douleur, la perception de la gravité de leur état de santé, les troubles du sommeil, leurs représentations causales et leurs stratégies de coping. Les résultats montrent que l'activité clinique de la maladie n'avait pas d'effet sur la sensation de fatigue. Les patients les plus fatigués étaient significativement plus anxieux, plus déprimés et souffrant d'une plus forte insomnie que les patients les moins fatigués. La fatigue pourrait constituer une trace résiduelle de la maladie qui accentuerait l'expression de la dimension anxieuse de la personnalité. La PR viendrait placer l'individu dans une forme d'insécurité personnelle qui majorerait l'anxiété et l'intensité de la fatigue.[-]

Des travaux récents ont montré que les troubles du sommeil avaient des conséquences négatives sur la condition médicale des maladies inflammatoires comme les Maladies Inflammatoires Chroniques de l'Intestin. En plus de l'activité clinique de la maladie, les troubles du sommeil sont fréquemment associés à la dépression et l'anxiété qui sont par ailleurs fréquentes au cours des maladies chroniques. Lorsqu'un patient se plaint d'avoir un mauvais sommeil ou de fatigue, sa situation étant complexe et multidéterminée, il peut être difficile d'identifier sa cause la plus probable et d'établir la meilleure intervention thérapeutique possible. L'objectif de ce travail était de déterminer quelles étaient les variables les plus discriminantes des perturbations du sommeil. Quatre-vingt-dix-sept patients atteints d'une maladie de Crohn (CD) consultant en ambulatoire et se plaignant d'être fatigués ont été interrogés sur leur sommeil (IQSP, ISI, échelle de somnolence diurne) et leur humeur (HADS). Ils ont aussi rapporté les informations concernant l'activité clinique de la maladie (indice de Harvey-Bradshaw) et la CRP (inflammation). Les résultats montrent un lien plus faible entre l'inflammation et les troubles du sommeil que d'autres études mais ils confirment le lien entre les troubles du sommeil et l'activité de la maladie. Dans une activité de pratique psychologique, l'évaluation des troubles du sommeil pourrait constituer une approche commune au médecin et au psychologue, pour la prise en charge des patients atteints de CD et de leurs symptômes associés. Afin de prédire la probabilité et la nature des rechutes, il semble important que les futures recherches prennent en compte non seulement l'activité de la maladie et l'inflammation, mais aussi les troubles de l'éveil et les réveils des patients.[-]