Documents BRULIN-SOLIGNAC Diane 11 résultats

Un groupe de parole réunit plusieurs personnes autour d'un thème commun. La finalité est de permettre l'expression d'expériences vécues, de souffrances, de conflits, de problèmes mais aussi de réflexions sur les moyens d'y apporter des améliorations ou solutions. Les thèmes de ces échanges supervisés sont variés et nombreux. Ils peuvent concerner les passages à l'acte, violents auto- et/ou hétéro-agressifs afin de réduire ou d'éviter que se manifestent cette violence et cette dangerosité. Les groupes de parole sont souvent supervisés et conduits par des psychologues, auxquels sont fréquemment associés des soignants quand ils sont réalisés dans la champ de la santé.[-]

La paranoïa est de nature à compliquer sévèrement les relations interpersonnelles. Ses mécanismes et ses thèmes délirants amènent souvent les sujets paranoïaques, hommes ou femmes, à avoir des relations difficiles, tendues, conflictuelles, voire violentes à l'intérieur et/ou à l'extérieur de leur famille. Ces relations difficiles peuvent parfois déboucher sur des agressions graves sans donner la mort, ou, plus exceptionnellement, donner lieu à des homicides uniques ou multiples aux signes avant-coureurs fréquents. Les mobiles des homicides commis par des personnes paranoïaques sont liés aux thèmes de leurs délires : persécution, préjudice, jalousie, filiation, trahison, érotomanie... L'alliance thérapeutique, fréquemment compliquée à instaurer et à maintenir, rend la prise en charge sanitaire des sujets paranoïaques dangereux difficile. Dans l'idéal, cette prise en charge est articulée autour de deux axes majeurs : les traitements médicamenteux et les psychothérapies. Quand elles sont considérées comme pénalement irresponsables des crimes qu'elles ont commis, ces personnes relèvent de soins contraints.[-]

La schizophrénie est une pathologie mentale chronique aux symptômes polymorphes, invalidante sur le plan affectif, relationnel, comportemental et social. Dans certains cas elle peut accroître le risque de violences auto- et hétéroagressives, nécessitant alors des protocoles de soins adaptés, proposés notamment dans les unités pour malades difficiles (UMD). L'éducation thérapeutique du patient (ETP), orientée vers l'acquisition de savoirs sur la maladie et de compétences pour y faire face au quotidien, est une pratique aujourd'hui reconnue, ayant fait la preuve de son efficacité dans le parcours de soins des patients psychiatriques chroniques. Elle présente un intérêt majeur dans la prise en charge des malades mentaux dangereux. Dans cet entretien, la psychologue Diane Brulin-Solignac fait part de sa connaissance et de son expérience de cette pratique thérapeutique.[-]

Au sommaire :
-Modalités de l'éducation thérapeutique du patient
-La psychologie dans l'éducation thérapeutique du patient
-Education thérapeutique des personnes atteintes de maladies respiratoires chroniques
-Un programme d'ETP pour les patients porteurs d'une maladie neurodégénérative et leurs aidants
-Education thérapeutique et télésuivi des patients insuffisants cardiaques
-Apport de l'éducation thérapeutique en santé mentale[-]

La schizophrénie est une maladie mentale chronique et complexe, à l'étiologie multifactorielle, issue de l'interaction entre des facteurs neurobiologiques et environnementaux. Affectant environ 1 % de la population mondiale, elle apparaît généralement de manière lente et progressive chez des sujets âgés de 15 à 25 ans. La symptomatologie de caractère polymorphe est pourvoyeuse de handicap et souvent d'inadaptation sociale, ce qui implique la mise en place, si possible précoce, d'un accompagnement multiaxial afin de répondre aux besoins spécifiques de ces patients et de leurs familles. L'éducation thérapeutique du patient fait partie des interventions ciblées qui ont prouvé leur efficacité dans l'amélioration de la qualité de vie et du pronostic fonctionnel des sujets porteurs d'un trouble schizophrénique.[-]

Les liens entre pathologies mentales et passages à l'acte violents, pouvant aller jusqu'à la commission d'homicides, sont un objet de préoccupation majeure de nombreux professionnels de la santé mentale. Les comorbidités addictives, de plus en plus fréquentes, sont un facteur supplémentaire de risque de passages à l'acte dangereux pour certains de ces malades. Les prises en charge psychiatriques et psychologiques des auteurs pathologiques de ces violences peuvent être réalisées sous certaines conditions dans les unités pour malades difficiles, avec, si besoin, traitement des addictions.[-]