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Le TDAH est le trouble mental le plus fréquent chez les enfants d'âge scolaire. Plusieurs études récentes ont mis en lumière des écarts considérables entre les consensus scientifiques internationaux et l'information transmise au grand public. Dans cet article, nous interrogeons les représentations de l'hyperactivité dans les thèses de médecine dédiées au TDAH en France, à partir de l'analyse systématique d'un corpus de 45 thèses soutenues entre 1990 et 2018 au niveau national. Les résultats obtenus font état de distorsions majeures (94,5 %) dans les connaissances scientifiques concernant l'étiologie, le diagnostic ou les bénéfices du traitement médicamenteux. Ces résultats suggèrent qu'il existe une idéologie présidant aux représentations sociales des médecins et, potentiellement, aux pratiques dédiées aux enfants diagnostiqués TDAH et à leur famille. Ces distorsions induisent un risque de surmédication des enfants diagnostiqués hyperactifs et questionnent le format des thèses d'exercice présentées en médecine, qui semblent mésestimer l'importance du travail diagnostique et psychothérapeutique opéré par les praticiens eux-mêmes.[-]

Les auteurs veulent éclairer, à partir d'une recherche-action coopérative dans un CHU français, une construction mentale inconsciente à la racine du phénomène de « paranoïa institutionnelle » : le fantasme de l'« institution malfaisante ». Grâce à l'analyse thématique de plus de 80 entretiens au cours d'une enquête de terrain d'un an, ils montrent que le fantasme de l'institution malfaisante procède d'une triade d'éléments constitutifs : 1) un flou concernant l'établissement et l'incarnation de sa direction ; 2) la reconnaissance de la puissance symbolique de cet établissement, notamment de son pouvoir de contrainte ; et 3) l'attribution par projections agressives d'intentions négatives à l'institution, qui la transforment en retour en un objet persécuteur. Ce fantasme témoigne de la persistance d'une « mystique hospitalière » chez les professionnels de soin, autrement dit d'une conception de l'hôpital empreinte d'une dimension religieuse. Nous plaidons en conclusion pour que le champ de la clinique institutionnelle continue à investiguer la vie psychique des établissements de soins, psychiatriques ou non.[-]

Les psychothérapies psychodynamiques font l'objet d'un regain d'intérêt dans le traitement de la dépression, mais les études d'efficacité des thérapies psychanalytiques et psychodynamiques de groupe sont encore peu nombreuses. Notre article consiste en une évaluation quantitative des effets d'une intervention psychodynamique brève en groupe de thérapeute menée sur une cohorte de 32 patients volontaires. Les résultats montrent une amélioration significative de l'intensité dépressive et en particulier une plus grande capacité d'initiative du patient, à laquelle correspond un contre-transfert plus positif et plus engagé de la part des thérapeutes. Nous proposons une hypothèse explicative pour discuter nos résultats : l'intervention psychodynamique brève permettrait, par l'augmentation de l'insight, un « dégel » de l'activité psychique et motrice du patient, résultant en une sortie de la crise dépressive au profit de la reprise d'un travail thérapeutique individuel.[-]

Traumatisme et psychose sont depuis longtemps liés dans la littérature psychiatrique, bien qu'aucune relation de cause à effet n'ait pu être établie. En effet, la pratique clinique quotidienne confronte psychiatres et psychologues à des configurations psychopathologiques dans lesquelles la distinction entre états post-traumatiques et symptômes psychotiques s'avère peu claire, et génère des doutes quant au diagnostic et au devenir des jeunes traités. Après avoir établi une revue de la littérature à propos des interactions entre expériences traumatiques/traumatogènes et symptômes de type psychotique, nous nous appuierons sur cinq études de cas d'adolescents ayant une histoire de vie traumatique et hospitalisés pour des troubles aigus ou subaigus de type psychotique. Notre méthodologie d'analyse sera qualitative, afin de mieux articuler les points d'incertitude et les éléments de diagnostic différentiel entre des troubles psychotiques brefs liés à des traumatismes complexes, et la décompensation potentielle d'un trouble psychotique plus chronique, par exemple la schizophrénie. Ces éléments pourront aider le clinicien à distinguer des ensembles cliniques en apparence similaires, afin d'orienter la prise en charge et d'éviter l'aggravation de ces troubles à l'âge adulte. Dans le cas de traumatismes extrêmes, nous proposons de ne pas nous focaliser sur la recherche de symptômes prépsychotiques dans le cadre d'une potentielle décompensation d'une psychose chronique, et de considérer davantage les délires et hallucinations comme des symptômes transitoires à l'adolescence, qui permettent de faire face à des événements de vie traumatiques. Au-delà de la question de la nature des symptômes, nous évoquerons le type de prise en charge de ces jeunes, dont l'avenir dépend d'un diagnostic précis et non stigmatisant.[-]