Documents LEFEBVRE Maxime 3 résultats

Un système international est composé de quatre éléments : un équilibre des puissances, un référentiel de valeurs, un cadre institutionnel et une puissance assurant la "stabilité hégémonique" dans le champ économique. La situation actuelle est caractérisée par la nouvelle confrontation entre la Chine et les EU dans la logique du "piège de Thucydide" décrit par Graham Allison, et par le retour des nationalismes à travers le monde. Trois scénarios peuvent dès lors être envisagés : le maintien d'une coopération internationale à la faveur des interdépendances ; une fragmentation nationalistes qui pourrait accélérer la crise du coronavirus ; et une réactivation des alliances rappelant la guerre froide.[-]

Si l'Union européenne (UE) s'est depuis longtemps dotée d'une politique étrangère et d'une politique de sécurité et de défense communes (PESC, PSDC), c'est dans la période la plus récente qu'elle a pris véritablement conscience de la nécessité d'une affirmation géopolitique. Cela s'explique d'abord par des facteurs externes. Au Sud de la Méditerranée, l'échec des « printemps arabes », entraînant le chaos en Libye et en Syrie, a été suivi d'une pression migratoire massive en 2015-2016. Face à ces flux, mais aussi face à la menace terroriste – les attentats de 2015 en France, notamment –, l'Union et ses États membres ont dû reprendre le contrôle des frontières. À l'Est, la politique de voisinage s'est heurtée frontalement à la puissance de la Russie, qui n'a pas craint de recourir à la force vis-à-vis de la Géorgie en 2008 puis de l'Ukraine en 2014, ce qui a conduit l'UE à durcir sa politique. La Turquie s'affirme également comme une nouvelle puissance de la Méditerranée et de l'Asie occidentale, exploitant la pression migratoire, opérant des forages illégaux dans les eaux chypriotes et grecques, s'immisçant dans le conflit libyen, intervenant en Syrie contre les Kurdes et soutenant l'Azerbaïdjan dans sa reconquête partielle du Haut-Karabakh. Enfin, la pandémie de Covid-19 a révélé les fragilités de la mondialisation et remis la question des frontières encore plus au premier plan...[-]

De janvier 2022 à juin 2022, la France présidera le Conseil de l'Union européenne. Il s'agira de la 13e présidence de la France et de la première depuis le traité de Lisbonne entré en vigueur en 2009. Cette présidence française implique des responsabilités institutionnelles (défendre les positions du Conseil de l'UE face au Parlement européen et à la Commission européenne) et politiques (faire avancer les dossiers en cours et l'agenda stratégique européen du Conseil européen). Ce numéro dresse à cette occasion un panorama des multiples dossiers européens : plan de relance économique, nouveau fonctionnement institutionnel et politique de l'UE après le Brexit, crise Covid-19 et ses conséquences économiques et sociales, réchauffement climatique et Green Deal européen, nouvelle crise migratoire à prévoir avec le retrait américain d'Afghanistan, relation avec l'administration Biden, etc.[-]