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Au cours de ces dernières années, le nombre de publications au sujet de l'expression et de l'identification des traits psychopathiques chez l'enfant et l'adolescent n'a cessé de croître. Le statut qu'il s'agit d'accorder à ces caractéristiques de personnalité suscite en effet de vives discussions au sein d'une littérature internationale tendant de plus en plus à interroger les fondements théoriques et empiriques d'une transposition des composantes du construit de psychopathie à l'enfance. La présente recension s'attache dès lors à dresser un état des lieux synthétique et critique des positions conceptuelles et des découvertes scientifiques venant justifier de la pertinence et de l'intérêt thérapeutique et préventif d'une prise en compte précoce de certaines spécificités comportementales, affectives et relationnelles signant une possible organisation pré-psychopathique. Aussi s'agira-t-il de venir discuter l'inscription développementale des manifestations personnologiques de type psychopathique, de présenter les travaux relatifs à leur évaluation et à leur mesure chez l'enfant et l'adolescent, ainsi que les modélisations théoriques autour de la structuration et de l'expression sémiologique et phénotypique de dimensions psychiques à caractère pré-psychopathique. Cela nous conduira alors à évoquer les données empiriques en faveur de la stabilité et de la persistance des traits psychopathiques au cours du développement, ainsi que leurs corrélats sur le plan émotionnel et moral. Nous terminerons enfin sur certaines considérations d'ordre étiopathogénique, avant de conclure sur la question de la portée criminogène de ces traits de personnalité, notamment dans leur rapport aux trajectoires d'agressivité et de délinquance, mais également relativement au pronostic d'évolution du trouble des conduites.[-]