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Les cadres du travail social évoluent (ou tentent d'évoluer) dans la perspective d'une reconnaissance de la "légitimité" de ces professions, en mettant en exergue la "scientificité" des savoirs et la "fiabilité" des méthodes sur lesquelles elles s'appuient. En ce sens, nous assistons aujourd'hui à une "hyper-spécialisation" des métiers du social, dont l'apparition de diplômes supérieurs", la notion "d'ingénierie sociale" et "l'universalisation" de la formation des professions dites "de 3" constituent les signes d'évolution les plus évidents.[-]

Depuis quelques années, que ce soit dans l'accompagnement des publics ou des professionnels, une tendance à l'individualisation, si ce n'est à l'individualisme, est à l'œuvre. Les projets sont individuels, les modalités éducatives, sociales, de soin le sont également de plus en plus. Pourtant, le collectif existe et présente un intérêt essentiel – c'est le cas dans le travail ou en formation, comme dans les collectifs d'usagers : associations, gem, clubs, approches communautaires… Entraide, solidarité, partage d'expérience, coopération, mise en commun des solutions, mais aussi force de création ou contre-pouvoir si besoin, le collectif semble disparaître au profit d'autres modèles : repli, individualisme, concurrence… Confinement, travail à distance imposé, isolement parfois, recours quasi systématique au numérique… ont-ils contribué à défaire le collectif ou ce dernier s'est-il reconstruit autrement ? Que reste-t-il du collectif aujourd'hui ? Ce numéro s'interroge sur ses nouvelles formes et la façon dont il se concrétise sur les terrains professionnels…[-]