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Lorsque les personnes âgées souffrent de dégénérescence cérébrale, leur accompagnement en institution devient difficile. Il peut être néfaste si les relations soignant-soigné et les conditions de vie sont inadéquates. Mais l'institution peut aussi être source de nouveaux gains en terme d'autonomie si l'environnement y est enrichissant, rend à la personne déracinée son statut d'être unique et différencié. Cet ouvrage ouvre des pistes se référant à des difficultés concrètes dans les établissements et analyse les réussites pour aider les acteurs du soin et de l'accompagnement[-]

La vieillesse est un naufrage, dit-on, un effondrement, celui de certains espoirs, de certains projets. Cette vision pessimiste est nuancée lorsque l'accueil, l'accompagnement des personnes âgées favorisent l'essor de nouvelles espérances, de nouveaux buts. Ces conditions favorables sont examinées ici par des médecins, des psychiatres, des professionnels du soin. Parfois, tout le monde est usé: les pratiques quotidiennes ne favorisent pas l'essor espéré. Les secousses ressenties par les professionnels, les personnes âgées et les familles sont telles que la confusion, la perte des repères équivalent à un chaos. La vie dérive, s'effondre. Elle est pire qu'un naufrage. Pourtant, le chaos peut aussi être la condition pour que la vie soit possible. Cette position contradictoire sera examinée ici à partir de l'expérience mais aussi de références neurologiques.[-]

Notre société se focalise aujourd'hui sur les handicaps, les dépendances, la perte d'autonomie, les déficiences de la personne âgée en désignant cette population sous le vocable "personnes fragilisées". Le terme d'accompagnement est récemment apparu dans les champs sanitaire et médico-social: en quoi se distingue-t-il de la "prise en charge" aux connotations plus médicales ? Qu'attend-on aujourd'hui de l'accompagnement ? Quelles sont les bases éthiques qui le fondent ? Comment se met-il en place dans le quotidien et dans les temps de crise ?[-]

La psychomotricité s'oriente aujourd'hui vers de nouveaux champs, comme le soin aux personnes âgées. Quelle place pour le corps à cet âge de la vie ?

Le champ de la psychomotricité reste historiquement ancré dans ses origines du côté de la clinique de l'enfance. Mais la préoccupation constante qu'elle apporte à son sujet de prédilection que constitue le corps l'a amenée à élargir son domaine d'investigation, notamment du côté du vieillissement et des soins apportés au sujet âgé.

Cet ouvrage propose une réflexion d'ensemble, sous la forme d'un large spectre, balayant les enjeux liés au corps du côté du vieillissement normal jusqu'à ses incarnations pathologiques. Il questionne la place tenue par les psychomotriciens dans le cadre des prises en charge organisées dans les institutions accueillant ces publics et à domicile. Il s'attache à la question de leur engagement, ainsi qu'aux liens tissés avec les équipes et les familles. La place du corps reste en effet fondamentale dans la relation avec ces patients fragilisés. Ils sont tributaires de la capacité du psychomotricien à assurer un engagement corporel dans le soin prodigué et ce pour un accompagnement jusqu'au bout de la vie
(note de l'éditeur)[-]