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La mondialisation de la finance, de l'industrie, des marchés et de la communication est un véritable défi pour une humanité divisée en Etats-nations qui semblent de plus en plus dépassés. Mais l'hymne à la compétitivité -des hommes, des firmes ou des pays- chanté par les adorateurs du libre-échange est-il le meilleur moyen de gérer un village global en pleine mutation ? Certes, concurrence et compétition sont utiles, car elles contribuent à la production de richesses et entretiennent une affinité fondamentale avec l'esprit démocratique. Elles produisent un effet inverse si elles deviennent un but exclusif : la course à la compétitivité qui se donne libre cours aujourd'hui fragilise en effet les liens économiques et sociaux et menace l'environnement planétaire.
Il est donc temps, prône le groupe de Lisbonne dans ce livre-manifeste, de créer un cadre international pour maîtriser les excès de la compétitivité. Il propose notamment la mise en place d'un système de régulation mondiale à partir de quatre grands contrats mondiaux : un contrat social contre la pauvreté, un contrat démocratique pour le développement de la participation et de la société civile planétaire, un contrat culturel pour la tolérance et le dialogue entre cultures et religions, un contrat naturel pour le développement soutenable.
Cet ouvrage essentiel apporte à la fois une analyse critique en profondeur du "nouveau désordre mondial" et un programme d'action novateur qui suscitera de nombreux débats.[-]

Le pragmatisme des affaires, la primauté de la finance, la croyance dans la science et la technologie salvatrice dominent les sociétés occidentales. Ce qui compte c'est la richesse individuelle, l'intérêt individuel. Il n'y a plus de droits au travail, à la santé, à l'eau, à l'éducation.
Il n'y a que des besoins, surtout ceux des plus riches, des plus forts. Tout a été réduit au statut de marchandise ; pensons à la "ressource humaine". La valeur d'un personne, d'un bien, d'un service est mesurée en fonction de sa rentabilité pour le capital financier privé. Le sens du sacré de la vie est réduit à une pure rêverie. Seul le rêve de richesse est considéré comme réaliste, possible, valable. De même, les sociétés dominantes ont volé les rêves de fraternité, d'égalité, de paix. Elles ont imposé une culture de guerre totale, mondiale, dans tous les domaines. L'économie est assujettie à une logique guerrière: la fameuse compétitivité pour la survie. Le rêve d'humanité a été détruit. Or il n'y a pas de vie possible pour l'humanité si le droit à la vie pour tous, la paix et la démocratie restent interdits. Nous avons le droit de rêver de fratenité, de justice, d'une autre économie, de bien-être collectif, de sécurité dans la solidarité. Il faut choisir entre l'univers de la conquête et de la domination - un univers d'exclusion et de violence - et l'univers de la fraternité et de la démocratie - un univers de solidarité et de sécurité commune.[-]

Vingt ans après le livre "Limites à la compétitivité", Ricardo Petrella récidive en proclamant à nouveau à quel point l'humanité a besoin d'une révolution, de changement en profondeur. Mais cette révolution ne peut être menée "au nom de Dieu", ni "au nom de la Nation" et encore moins "au nom de l'argent", par lesquels nos sociétés se trouvent enfermées aujourd'hui dans une grande impasse mondiale. L'humanité doit prendre la responsabilité du devenir de l'ensemble des êtres humains et de leurs relations avec les autres espèces vivantes suivant une vision intégrale de la vie. Mais personne ne parle "au nom de Humanité". Il faut dès lors avoir l'audace de lancer une "Constituante de l'Humanité" censée, entre autres, encourager et accompagner les forces sociales engagées dans la construction de solutions alternatives à travers le monde. L'objectif de cette "Constituante" est d'élaborer et d'approuver le Pacte de l'Humanité sur la sauvegarde, la promotion et la régénération de la vie et des droits à la vie pour tous les habitants de la Terre. Trois actions s'imposent d'urgence : déclarer l'illégalité de la pauvreté, désarmer la guerre et mettre hors-la-loi la finance actuelle.
(Texte repris au dos de l'ouvrage)[-]