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China KEITETSI a neuf ans lorsque la National Resistance Army de l'Ouganda l'incorpore de force dans ses rangs. Obligée de combattre, l'enfant connaît également les mauvais traitements infligés aux enfants soldats, surtout aux filles : sadisme, humiliations, violences sexuelles. Il lui faudra dix ans pour quitter cette armée, quatre encore pour accéder à la liberté et à la dignité. Aujourd'hui, elle sillonne le monde pour plaider la cause des 300.000 enfants-soldats forcés à prendre une part active dans les combats.[-]

Adulation ou aversion : les Etats-Unis inspirent souvent des réactions extrêmes. Dans ce livre qui récuse les simplismes et les exclusives, Jean-Paul MARTHOZ nous guide dans un siècle américain écartelé entre un idéal de liberté et les errements d'une politique de puissance. Entrecroisant reportages et rencontres, l'auteur brosse une grande fresque des Etats-Unis et de leurs relations avec le reste du monde. Soixante ans de rêves et d'histoire sont passés au crible d'une double lecture, celle du journaliste attaché aux faits et celle du défenseur des Droits de l'Homme qui, sans épargner les autres acteurs du grand jeu mondial, pose un regard décapant sur les dérives du pouvoir américain : l'appui aux dictateurs d'Amérique latine, le bourbier vietnamien, la guerre en Irak, Guantanamo.[-]

Les hostilités sans fin qui minent la République démocratique du Congo et le Burundi sont classées par les militaires dans la catégorie des "conflits de basse intensité". La plupart du temps, c'est donc dans une apparente impression de détente que les Casques bleus et les travailleurs humanitaires y développent leurs activités. Mais les préoccupations de sécurité sont omniprésentes. Tension et nervosité deviennent soudain perceptibles, parfois jusqu'à l'embrasement avec son cortège de viols et de massacres. Alors on évacue tous ceux qui ne sont pas indispensables. Puis on revient et on recommence... C'est au coeur de cet environnement volatil que le GRIP tente de démêler l'écheveau humanitaire et du maintien de la paix sur le terrain.[-]

Dans cet ouvrage, les auteurs examinent quelques-uns des crimes les plus significatifs commis par des multinationales. Des crimes qui ont fait l'objet de poursuites judiciaires ou de "procès citoyens", que ce soit sur le plan national ou international. Ils expliquent aussi comment ces sociétés ont conquis, au cours du XXe siècle, de vastes marchés. Une montée en puissance -et en impunité- grâce notamment au soutien des Etats-Unis. Après avoir analysé l'inefficacité des mécanismes de régulation (Banque mondiale, OMC,OCDE) et s'être interrogés sur le projet de grand marchés transatlantiques, les auteurs rappellent que les multinationales n'échappent pas au droit. Le recours à la justice, c'est l'arme des victimes! A quand un "tribunal pénal international" apte à juger les exactions de ces dossiers industriels?[-]

Le travail du Dr Denis Mukwege, surnommé « l'homme qui répare les femmes », à qui Thierry Michel et Colette Braeckman viennent de consacrer un film, a mis en lumière l'importance des viols au cours des conflits qui ravagent l'Afrique centrale. Ce petit livre montre comment ils sont souvent utilisés comme arme de guerre. Au-delà de la nécessaire attention portée aux victimes (dont les témoignages soulèvent le coeur), les auteurs s'interrogent sur la prévention (quels sont les ressorts culturels et politiques du recours au viol ?) et sur la difficulté à rendre justice (avec d'éclairantes études de cas). L'un des intérêts de l'ouvrage est également de s'attarder sur le traitement médiatique de ces crimes, perpétrés sur des femmes comme sur des enfants. Tandis que certaines associations humanitaires les instrumentalisent pour attirer l'attention, ils sont souvent traités en dernier et disparaissent très vite des journaux. « Les viols ? On l'a déjà fait », lâchait un rédacteur en chef à un journaliste qui lui proposait un article. (note de Anne-Cécile Robert)[-]