Différentes modalités de réponses subjectives s'observent au décours d'une rencontre traumatique ; le tableau clinique d'un état de stress post traumatique est rarement complet, et l'examen des phénomènes de structure n'est pas aisé. Les sujets qu'il nous est accordé de rencontrer se sont engagés dans l'institution militaire à un moment où leur identité était encore en construction, et celle-ci a poursuivi son édification à l'appui d'un idéal, lequel n'est pas simplement un idéal individuel, mais un idéal de groupe, porté parfois à un niveau de légende, comme on peut l'observer au sein de la Légion étrangère. Il est acquis qu'un temps de latence précède ordinairement le déclenchement des troubles. Le présent article tentera de situer les coordonnées subjectives et temporelles de certaines décompensations traumatiques ainsi que les enjeux du soin afférents. Notre pratique nous a conduits à observer que c'est fréquemment au cours d'une expérience de confrontation au Réel de la mort, alors que le sujet est privé de ses identifications, que cet idéal s'affaiblit. Ceci dévoile au passage des points de la position subjective « initiale » de celui qui sera dorénavant considéré comme un « blessé psychique », selon la formule consacrée. Le risque pris pour sa vie, consubstantiel de l'engagement militaire, en tant qu'élément porteur du narcissisme, nous conduira à tenter d'explorer les liens entre affaissement de l'idéal et éclosion des troubles psycho-traumatiques. Bien souvent, le traitement dont le sujet considère avoir fait l'objet, par ses chefs notamment, et les effets de celui-ci amènent le soignant à revisiter avec le patient les enjeux de reconnaissance qui ne seront pas toujours restaurés par les dispositifs de soutien médico-psychologique proposés par l'institution.

Thème : PSYCHIATRIE

Date encodage : 28/03/2023