Libre de faire le mal ?
11/2022
9
p. 915-921
CONSCIENCE ; MEURTRIER ; ENFANCE MALTRAITEE ; ETIOLOGIE ; NEUROBIOLOGIE ; NEURONE ; PSYCHOPATHIE ; VIOLENCE
163321
Centre de Ressources Documentaires
Dans les années 1980, Benjamin Libet apporte la preuve que nous prenons conscience de nos actes quelques centièmes de secondes après que ceux-ci sont déjà engagés sur le plan de l'activité cérébrale, semblant démontrer ainsi que nos décisions échappent à notre volonté consciente. Cette expérience ayant été répliquée par différentes équipes avec des résultats identiques, bien que différemment interprétés, le libre arbitre se voit ainsi questionné scientifiquement et l'intentionnalité criminelle des individus psychopathes possiblement réinterrogée. À partir de la théorie de la sélection des groupes neuronaux d'Edelman, illustrée par l'analyse de cas cliniques, cet article propose une hypothèse selon laquelle le libre arbitre se matérialiserait dans des réseaux neuronaux qui se seraient développés et pérennisés au cours du développement de l'enfant, via ses expériences sensorielles indexées de valeurs émotionnelles. Ces réseaux neuronaux, mis en mémoire, constitueraient des répertoires singuliers à chacun de nous, servant de modèles pour toutes nos décisions à venir. Ainsi, l'homme en général et le criminel psychopathe en particulier auraient d'autant moins de latitude pour agir librement que leurs répertoires se seront développés au cours de leur enfance, dans l'uniformité et la rigidité.
N° volume : 180
Thème : PSYCHOLOGIE
Date encodage : 13/12/2022