Sexe tout le monde dit "oui" ? (dossier)
WU SANG-SANG ; LEMOINE Robin ; CRUCIFIX Camille
05/2023
510
pp. 16-29
PRISON ; ADOLESCENCE ; SMARTPHONE ; DROIT ; JUSTICE SOCIALE ; HANDICAP ; EVRAS ; VIE AFFECTIVE ET SEXUELLE
166347
Centre de Ressources Documentaires
Voilà des années que l'idée s'invitait épisodiquement sur la table de nos réunions de rédaction. «Et si on consacrait un dossier au sexe?» Cette suggestion n'était pas bête: le sexe concerne tellement de domaines, parfois insoupçonnés, qu'il constitue une véritable mine de sujets. Pourtant, à chaque fois, après quelques petits rires amusés, on finissait par passer à une autre idée, comme si le mélange des corps était condamné à être chaque fois renvoyé à son état de choses «auquel on pense tout le temps, mais dont on ne parle jamais» pour paraphraser l'adage populaire.
Pourtant, pour ce numéro 510 d'Alter Échos, nous avons fini par franchir le cap pour constater que, à l'image de ce qui se passait en réunion de rédaction, le sexe ne sera décidément jamais un sujet comme les autres. Il est celui dont on hésite à prononcer le nom, à constater l'existence, à plus forte raison dans des endroits peu propices à son exercice, comme la prison («Une vie sexuelle derrière les barreaux» ). Et quand cette gêne, cet interdit presque, ne concerne pas un lieu, il touche des individus. Pendant des années, on a ainsi considéré les personnes porteuses de handicaps comme n'étant pas concernées par la sexualité, comme si elles aussi ne connaissaient pas les affres ou les délices du désir. Depuis quelques années cependant, la situation change doucement. Des accompagnant(e)s sexuel(le)s leur permettent aujourd'hui de découvrir ce qu'est le plaisir corporel («Handicap: à la recherche du plaisir»).
Du côté des jeunes aussi, la question reste parfois peu abordée. Si on parle – beaucoup – de l'éducation à la vie relationnelle, sexuelle et affective (Evras) depuis quelques années, force est de constater que ces séances à destination des jeunes ne les concernent pas toujours autant qu'on le pense. Un monitoring mené par l'ULB estime ainsi que moins de 20% de l'ensemble des élèves en Fédération Wallonie-Bruxelles ont bénéficié d'au moins une animation Evras en 2018… Quant aux contenus des animations, peu de régulations existent. Mais cette situation est peut-être sur le point de changer («Donner du corps à l'Evras»). Un mouvement nécessaire? À écouter ce qui se passe du côté des jeunes, on se dit qu'il est effectivement peut-être temps («Les ados imaginent la sexualité comme une to-do list»).
Thème : SEXUALITE
Date encodage : 19/06/2023