Documents GOFFINET Sylvie-Anne 6 résultats

Ce Journal de l'alpha est le second sur le thème des pratiques coopératives et collaboratives. Comme dans le premier numéro (n°199 du 4e trimestre 2015), l'intention est de contribuer à alimenter notre pouvoir de penser et d'agir, là où nous sommes, en tant qu'acteur⋅rice⋅s directement impliqué⋅e⋅s. Comme dans le premier numéro également, le parti-pris est celui de poser la nécessité des pratiques coopératives et collaboratives en phase avec les réalités de la persistance de l'analphabétisme telles qu'elles se posent aujourd'hui. C'est le pari sur les intelligences collectives des acteur⋅rice⋅s de l'alpha et de leurs partenaires, et sur leur capacité à s'emparer des questions qui traversent le secteur pour coconstruire de nouvelles pratiques. Le présent numéro se veut complémentaire au précédent, mais en donnant cependant davantage de place aux pratiques de formation.[-]

Pédagogies, méthodes pédagogiques et outils pédagogiques : un trio indissociable. Quand les unes relèvent davantage des finalités, les autres ont une dimension plus concrète. Ainsi, les méthodes ne trouvent pas de justification en elles-mêmes mais, à travers les pédagogies auxquelles elles se rattachent, dans le projet de société que ces dernières poursuivent. Un article sur les pédagogies actives et transmissives tente de le montrer : la pédagogie, c'est politique. Un autre article montre la proximité entre la mise en œuvre des pédagogies « différentes » en milieu scolaire et en alphabétisation des adultes par la (re)prise de pouvoir sur leur vie qu'elles permettent, à l'enfant et à l'adulte, au sein même des apprentissages. Par leur rattachement aux pédagogies, les méthodes ne sont donc pas neutres : elles ont une visée plus ou moins émancipatrice, sont plus ou moins en affinité avec les enjeux de l'alphabétisation populaire. La plupart des auteur·rices des autres contributions, axées sur les méthodes et leur mise en œuvre, ont choisi de situer leur approche dans cette perspective d'alpha populaire. Leurs apports rassemblés offrent un panel de propositions qui couvrent l'acquisition des langages fondamentaux que sont le langage oral, le langage écrit et le langage mathématique, mais aussi des démarches comme celle de la gestion mentale et une méthodologie pour permettre aux apprenant·es de trouver du sens dans la visite d'un musée, même très « classique » comme un musée des Beaux-Arts.[-]

En alpha populaire, les apprenants sont amenés à comprendre, réfléchir et agir le monde, ce qui ne peut s'envisager sans passer par l'analyse critique. Cette analyse peut prendre différentes formes et se situer à différents moments : en amont, en aval ou au cœur même de la mise en œuvre d'une action. Elle peut aussi être sous-jacente tout au long d'un processus, sans être nécessairement nommée comme telle. C'est ce qui ressort des pratiques culturelles de Lire et Écrire Wallonie picarde qui portent en elles une critique sociale. Et nous verrons que ces pratiques s'inscrivent dans l'héritage des premiers penseurs de la démocratie culturelle tout en étant totalement en phase avec les nécessités actuelles de réenchantement de la démocratie.[-]

Selon Marie Peltier, les théories du complot trouvent écho dans tous les milieux sociaux, auprès de tous les publics, et donc aussi le public de l'éducation permanente, populaire. Son propos est de « construire des pistes de réflexion et d'action ancrées dans l'analyse et une vision résolument émancipatrice ». . Nous l'avons rencontrée pour connaitre plus avant son point de vue sur ce que les théories complotistes disent du fonctionnement de notre société, et surtout de ses échecs actuels. Mais aussi pour lui demander quel rôle peuvent jouer les associations d'éducation permanente quand les acteurs de terrain sont confrontés à ce type de discours.[-]

L'alphabétisation populaire est une pratique pédagogique qui met en dialogue constant et nécessaire action et réflexion.

Si, dans le Journal de l'alpha, nous publions régulièrement des ressources sur les pédagogies et les pratiques émancipatrices dans lesquelles s'inscrivent les apprentissages des langages fondamentaux et des savoirs de base, avec le présent numéro, nous nous décalons légèrement et mettons la focale sur les travailleur·ses et les équipes.

Les dynamiques réflexives sur nos pratiques, tant individuelles que collectives, font partie de l'ADN de nos réalités associatives. Comment les définissons-nous ? Quelle place occupent-elles ? Comment se vivent-elles au quotidien ?[-]