Nous assistons depuis plusieurs décennies avec l'essor du phénomène de métropolisation à une « nouvelle révolution urbaine » (Ascher F., 1995) en relation avec la mondialisation croissante des économies.
Cette révolution se traduit sur tous les continents par une recomposition des espaces urbanisés au sein de métropoles qui, en couvrant des aires de plus en plus vastes, finissent par englober des espaces agricoles toujours plus nombreux malgré les importantes consommations de terres agricoles générées par l'urbanisation.
Dans ce nouveau contexte et alors que le binôme urbain-rural a de plus en plus tendance à s'estomper il y a de moins en moins lieu de distinguer comme on le faisait jadis des agricultures « urbaines » situées à l'intérieur même de la ville et des agricultures « périurbaines » situées dans sa proximité immédiate.
De nos jours c'est l'existence de liens fonctionnels étroits, multiples et réciproques avec la ville qui définit des agricultures « urbaines » qu'il s'agisse d'agricultures intra-urbaines pratiquées à l'intérieur même de la ville dense ou d'agricultures développées au sein de la ville « diffuse » ou « éclatée » que constituent des aires périurbaines de plus en plus étendues.
Pourquoi un tel engouement pour les agricultures urbaines ?
Peut-être parce que, depuis 2015 notamment, alors que plus d'une centaine de métropoles de tous les continents étaient réunies à Milan pour signer un « Pacte alimentaire », le grand public a pris conscience de l'importance de produire mieux et plus proche… Et donc de développer ce que l'on appelle l'agriculture urbaine.
La notion d'« agriculture urbaine », en fonction de la définition qu'on lui donne, peut s'entendre de deux façons :
– La première la perçoit comme l'ensemble des activités de production agricoles pratiquées au coeur des villes, au centre des aires urbaines.
– La seconde (communément reconnue par la communauté scientifique) la perçoit comme l'ensemble des activités de production agricole présentes dans les aires périurbaines des villes et des métropoles.
C'est à cette seconde définition que s'attache ce livre car elle correspond à la vision de la communauté scientifique et à celle des acteurs du secteur. Ses auteurs vous guident, tout au long de leur ouvrage très illustré, pour comprendre les finalités de l'agriculture urbaine et leurs applications concrètes :
– Qu'elles soient éloignées de contingences de rentabilité : jardinage, « expériences de nature », dispositifs de réinsertion sociale…
– Qu'elles soient motivées par une finalité économique incontournable pour les agriculteurs professionnels, notamment.
Quelles que soient leur nature, ces expériences riches et emblématiques de ce qui se passent au coeur et autour de nos villes relèvent presque toutes d'actions et de projets faisant référence au paradigme de développement durable. L'enjeu est majeur.
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Nous assistons depuis plusieurs décennies avec l'essor du phénomène de métropolisation à une « nouvelle révolution urbaine » (Ascher F., 1995) en relation avec la mondialisation croissante des économies.
Cette révolution se traduit sur tous les continents par une recomposition des espaces urbanisés au sein de métropoles qui, en couvrant des aires de plus en plus vastes, finissent par englober des espaces agricoles toujours plus nombreux malgré ...