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Éducatrice depuis deux ans dans un internat dit "ordinaire", l'auteure est régulièrement témoin de la dureté dont font preuve les adolescents dans leurs relations. Ils s'insultent, se rejettent, se moquent les uns des autres. Certains semblent manquer d'empathie. Couramment, elle est interpellée par des internes qui viennent se plaindre de ces comportements, chercher de l'aide ou du réconfort auprès d'elle. C'est le cas de quatre jeunes filles qui viennent se confier. La première fait l'objet de critiques cruelles sur son physique. Deux autres subissent quotidiennement des réflexions racistes. Enfin, la quatrième dit être rejetée du groupe, ce qui lui a fait perdre beaucoup d'estime d'elle-même. Suite à ces différentes observations, interpellations et particulièrement aux situations relatives à ces quatre filles, pour accompagner les jeunes au mieux, il a semblé urgent à l'auteure de comprendre le sens de cette dureté relationnelle. C'est ce qu'elle a fait, principalement à l'aide de la psychanalyse, de la psychologie et de la sociologie. Pour réduire cette dureté relationnelle et accompagner adéquatement les internes, aussi bien les "victimes" que leurs "bourreaux", elle a organisé un projet en s'inspirant de différentes pédagogies et notions théoriques.[-]

Maurice Capul a été psychologue, éducateur, directeur de centre de formation, historien de l'enfance en difficulté, professeur associé en histoire de l'éducation à la faculté du Mirail de Toulouse et un des membres fondateurs de la revue Empan.
Maurice Capul a contribué à élever l'éducation spécialisée au rang de discipline des sciences humaines. Si l'éducation est une science, il a fait de la relation éducative l'art d'aider une personne, dont la trajectoire de vie a été impactée par des événements traumatiques, à renouer avec le sens de son existence. [-]

Ce numéro, arrêt sur image, constitue un instant pour se poser et penser, se situant entre passé et futur. La pandémie, que nous continuons à traverser, suspend le temps en un présent sans fin. L'écriture en ces temps incertains nous permet de faire témoignage avant de pouvoir faire histoire, plus tard, conditions à toute pensée individuelle, groupale et institutionnelle. Cette écriture débute avec la disparition d'un homme, Maurice Capul (1926-2020), qui nous a accompagnés pendant de nombreuses années, éducateur, formateur, psychologue, historien de l'éducation spécialisée. La revue Empan a été notre chemin commun depuis sa fondation, en 1990. À partir de textes de M. Capul publiés dans Empan entre 1990 et 2015, une vingtaine d'auteurs tentent d'éclairer les mouvements à l'œuvre dans le secteur social et médico-social. Cette démarche permet de témoigner de ses évolutions, de sa légitimité.[-]