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Le discours sur la "fraude sociale" a marqué le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Prétextant sauver la protection sociale des assistés et des tricheurs, ce discours a répandu l'idée que les droits économiques et sociaux se méritent et a inoculé une suspicion à l'encontre de leurs bénéficiaires légitimes. En martelant l'idée que le système est "fraudogène", il a prétendu que les droits ne sont pas une obligation et que les prélèvements les finançant ne sont pas un devoir, à l'inverse des principes qui fondent le modèle social français. Or, pour être juste et acceptable, la lutte contre la fraude doit éviter l'amalgame et la division, et participer à une politique générale d'accès aux droits sociaux. Car si la fraude à l'ensemble des prestations sociales est estimée à 4 milliards d'euros par an, son envers, à savoir le "non-recours" à ces aides de la part des très nombreuses personnes qui y ont droit, est bien supérieur. Ainsi, chaque année, 5,3 milliards d'euros de revenu de solidarité active, 700 millions d'euros de couverture maladie universelle complémentaire, 378 millions d'euros d'Aide à l'acquisition d'une complémentaire santé, etc. ne sont pas versés à leurs destinataires. C'est ce que démontre et interroge cet ouvrage, exemples, faits et chiffres à l'appui.[-]

Avec 180 000 morts par an dans l'Union européenne et plus de deux millions et demi dans le monde, la santé au travail constitue un enjeu central pour les travailleurs et les syndicats. Quand on sait que, dans le monde, un travailleur meurt toutes les onze secondes à cause de l'absence de prévention efficace, on peut s'interroger sur le sens qu'il y a à se battre pour un emploi ou de meilleurs salaires s'il faut y laisser sa peau. Dans plus de neuf cas sur dix, cette mort reste peu visible parce qu'elle résulte d'une maladie professionnelle et non d'un accident. Aller devant les tribunaux pour exiger le respect des règles de prévention reste cependant une démarche laborieuse, coûteuse et peu fréquente. Cela conforte la représentation du travail comme une enclave échappant aux règles du droit commun. Pourtant, le droit élémentaire à la vie doit-il s'incliner face au droit de propriété des patrons d'entreprises ?[-]

De nombreux articles de journaux colombiens rapportent depuis 2014 que des travailleurs, des membres de leur famille et des personnes sans lien avec l'industrie de l'amiante tombent malades ou décèdent des suites de maladies alors qu'ils tentent de vivre normalement dans la petite localité de Sibaté. La multiplication des alertes médiatiques pousse une équipe de chercheurs à enquêter sur cette mystérieuse localité perçue comme un poison invisible pour la santé de ses habitants.[-]

Longtemps considéré comme un matériau magique et massivement utilisé dans un nombre incalculable d'applications, l'amiante s'est révélé être une catastrophe en termes sanitaires. Ce cancérogène puissant est responsable du décès d'environ 90 000 personnes chaque année en Europe et est reconnu comme la première cause de mortalité au travail. Alors que la directive européenne sur l'amiante au travail est en cours de révision, HesaMag consacre un dossier spécial à la fibre mortelle et à l'urgence d'agir pour arrêter l'hécatombe. En ouverture de dossier, Tony Musu rappelle que l'amiante n'est pas un problème du passé et qu'il est grand temps pour l'UE de désamorcer une fois pour toutes cette bombe à retardement. Marie-Anne Mengeot revient sur les mensonges de l'industrie de l'amiante et le long combat des travailleurs pour faire interdire l'amiante. Pien Heuts nous explique ensuite pourquoi les Pays-Bas ont la valeur limite d'exposition professionnelle la plus protectrice en Europe, et Théophile Simon quelles sont les techniques qui sont à la pointe d'un désamiantage sûr pour les travailleurs. Mathilde Dorcadie enquête sur des équipements de protection individuelle défectueux utilisés par les travailleurs de l'amiante, et Tom Cassauwers se penche sur le métier de pompier et le besoin de mieux protéger les hommes du feu contre les risques de cancers professionnels, y compris ceux dus à l'amiante. Ensuite, les dirigeants de la Fédération européenne des travailleurs du bâtiment et du bois nous expliquent quelles sont les améliorations qu'ils attendent de la révision de la directive Amiante au travail. Enfin, Mehmet Koksal retrace l'histoire du bâtiment Tripode à Nantes, dans lequel 1795 fonctionnaires ont été exposés passivement pendant plus de 20 ans à de l'amiante en dégradation et dont 31 sont actuellement décédés.[-]

Crise sanitaire de la Covid-19, catastrophe minière de Marcinelle, naufrage du Herald of Free Enterprise au large de Zeebrugge, explosion de gaz à Ghislenghien, accident ferroviaire de Pécrot et de Buizingen, attentats terroristes de Zaventem et de Maelbeek, calamités naturelles… Les catastrophes se multiplient. Il faut y ajouter les drames silencieux provoqués par l'amiante et le tabac, par le poulet à la dioxine et le poisson au mercure… Si toute la société et toutes les branches du droit sont concernées par les conséquences humaines, économiques et sociales des catastrophes, il faut constater que le droit des catastrophes s'est construit au gré de lois votées dans l'émotion. Le présent ouvrage fait le point sur le traitement de cette matière sous l'angle du droit des assurances, du droit de la responsabilité, du droit judiciaire et du droit du travail. Des spécialistes renommés y dressent un tableau synthétique et critiquent les outils mis en place par le législateur et par les juges pour régler les situations résultant des calamités que nous subissons. En ce période de crise sanitaire sans précédent, cet ouvrage apparaît comme un recueil indispensable pour faire le point sur la matière. (note de l'éditeur)[-]

L'évolution du métier d'infirmier.re de santé au travail porte sur la création de nombreux postes en services interentreprises, sur l'étendue des rôle et missions de ces professionnel·le·s de santé et sur le développement de la pluridisciplinarité en santé au travail. Cet ouvrage se veut un point d'étape dans la définition de la spécificité de ce métier : sur quelles ressources, l'IDE (infirmier·ère diplômé·e d'état) s'appuie-t-il.elle aujourd'hui, à partir de sa culture généraliste acquise en IFSI (institut de formation en soins infirmiers) et en services de soins ? Comment ces professionnel·le·s de santé s'approprient-ils·elles la formation spécifique en santé au travail ? Quelles compétences sont à l'oeuvre ? Pour cette démonstration, des retours du terrain illustrent la démarche clinique infirmière adaptée à la santé au travail.

Les formations proposées sont très diverses, tant par leur durée que par leur contenu. Les IDE en santé au travail développent et incorporent des savoirs, des savoir être et des savoir faire afin de dévoiler le lien entre la personne, le travail et la santé. A partir d'entretiens infirmiers (au cours des VIP : visites d'information et de prévention et des études de poste) des données sont recueillies, conservées dans le dossier médical de santé au travail et transmises au médecin du travail puis, le cas échéant, à un ou plusieurs membres de l'équipe pluridisciplinaire.

Aujourd'hui, l'IDE en santé au travail est en première ligne pour assurer un rôle d'alerte précoce et de veille sanitaire. Le soin infirmier, notamment ses dimensions préventive et éducative, s'exerce pleinement et ce malgré les contraintes organisationnelles (durée des VIP, nombre de médecins référents) et techniques (logiciel métier). Deux voies s'offrent pour contribuer au développement du métier : la recherche infirmière et l'évaluation des pratiques professionnelles. (note de l'éditeur)[-]