Documents MEDECINE NARRATIVE 8 résultats

Au sommaire :
-Le dérangement des mots, du carnet de notes au dispositif artistique
-Des groupes de Médecine Narrative dans un centre hospitalier : l'expérience et le dispositif du Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil (CHIC)
-Retours d'expériences et médecine narrative : écouter pour mieux soigner
-L'Art du devenir, ou une expérience de médecine narrative
-Expérience et narration : La voie esthétique
-Littérature, écriture, médecine
-Expérience, récit et soin. Les fondements sociaux et conceptuels de la médecine narrative[-]

Depuis 2018 nous menons une expérience de Médecine Narrative au sein du Centre Hospitalier Intercommunal de Créteil (CHIC). Cinq groupes fixes et interprofessionnels se réunissent une fois par mois pour participer à un atelier de Médecine Narrative de deux heures avec une coanimation médico-littéraire. Cet article présente la méthodologie du projet avec ses nouveautés. Nous avons développé un modèle en trois phases (ateliers de base, ateliers de créativité, ateliers de coanimation) que nous allons décrire. En utilisant une approche de recherche dialogique, nous concluons avec les retours des participants qui mettent en lumière les effets de cette expérience sur le bien-être professionnel, les compétences narratives et les liens au sein de l'institution. Notre objectif est celui de proposer un dispositif de formation à la Médecine Narrative qui est transférable et adaptable à d'autres réalités de soins.[-]

Les soignants à l'épreuve de la crise hospitalière et sanitaire est un ouvrage qui s'attache à répondre au constat que soigner est le plus beau des métiers, mais qu'il ne fait plus rêver. Alors que les impératifs actuels de rentabilité bouleversent la relation humaine au coeur du soin, les soignants doivent s'adapter aux évolutions sans renier leur éthique professionnelle, sans se lasser au fil de leur carrière et sans s'épuiser une fois devenus sénior dans leur pratique. Cette dichotomie paradoxale suscite mal-être, tensions, dysfonctionnements, perte de sens, conflits de valeurs, épuisement professionnel, souffrances, entraînant ainsi une spirale négative, voire fatale. Cet ouvrage est un constat réunissant toutes les professions du soin, personnels médicaux et non-médicaux, et une proposition de solutions pour remédier à cette souffrance vécue, en y intégrant les impacts de la crise sanitaire majeure de la Covid-19. Cet ouvrage s'adresse à tous les soignants, à celles et ceux qui les forment initialement ou en formation continue, aux personnels d'encadrement et de direction, à toutes leurs instances, comme au grand public qui veut comprendre les soignants auxquels ils ont offert leurs applaudissements quotidiens. (note de l'éditeur)[-]

Les services de réanimation constituent un monde de l'urgent et du stress, difficile pour les patients et leurs proches, mais aussi pour les soignants, particulièrement à risque de burn-out. Une fois l'urgence passée, s'installe un temps de traitements invasifs, à l'issue parfois incertaine, autour d'un patient plongé dans le coma ou traversant des états de cognition altérée. Ce moment peut entraîner un sentiment d'absurdité, de disproportion de la prise en charge. Il peut également offrir l'opportunité d'une prise de recul et d'un travail de réflexion, dans la singularité de l'histoire de vie de chaque patient. C'est ce que montre cet ouvrage. Anne-Sophie Debue décrit tout d'abord le contexte du travail du soin en réanimation, son environnement technique et le climat psychologique qui y règne, puis détaille la façon d'attribuer du sens aux gestes de soins à distance de l'action. Les savoirs spécifiques des professionnels infirmiers prennent ici toute leur importance, le temps passé en contact étroit avec les patients leur permettant une approche particulière du vécu corporel. La notion de travail narratif est ensuite longuement présentée, qu'il s'agisse du travail déductif autour du patient inconscient, de la communication entre l'équipe et les proches, ou de la construction d'une histoire commune pour la triade patient-proches-équipe soignante. Les analyses s'appuient sur de nombreux extraits d'entretiens menés avec des médecins et des infirmiers exerçant dans plusieurs services différents. Ces témoignages permettent de saisir au plus près leurs ressentis face aux situations des patients, à leurs propres pratiques, ou leurs réflexions sur les décisions de limitation et d'arrêt des traitements (LAT). (note de l'éditeur)[-]

La médecine narrative montre l'intérêt de travailler l'écriture, d'être à l'écoute du récit de chacun sans être limité par l'histoire de la maladie. Elle place le sujet au centre de sa problématique. Nous invitons ici les travailleurs sociaux et infirmiers à penser différemment l'accueil, en présentant le concept de panne narrative, et ainsi à porter la plume pour nos patients précaires afin de soutenir le processus de subjectivation et de construction identitaire.[-]

Cet ouvrage s'intéresse aux méthodes de recherche pour comprendre, expliquer, révéler le réel du travail du soin et pour mieux informer et dialoguer avec les praticiens. Il fait suite aux livres "Les valeurs du soin" et "Travail du soin, soin du travail" en approfondissant le questionnement sur ce qui fait sens et valeur dans un travail inscrit dans l'organisation. Les méthodes de recherche en santé sont aujourd'hui en plein renouvellement.

En témoigne l'essor d'approches telles que les partenariats entre chercheurs et patients dans les protocoles de recherche, la recherche dite communautaire au sein d'une philosophie de démocratie sanitaire, ou la médecine narrative, comme alternative à l'evidence-based medicine. Ce livre fait le point sur l'intérêt de ces approches qualitatives qui permettent de mettre en relation des indicateurs médicaux et non médicaux ainsi que de mieux faire communiquer chercheurs, praticiens, gestionnaires et décideurs.

Un tel mouvement amène aussi à penser la question épistémologique d'un triple point de vue : connaître le soin dans l'organisation, sa méthode de mesure et sa valeur ou validité. Les auteurs insistent ainsi sur les limites des façons traditionnelles de mesurer le soin, voire l'impasse rencontrée dans des situations comme la fin de vie et, plus largement, ce qui est imperceptible, ou chargé d'affects, dans la relation soignant–soigné.

Les approches nouvelles pour étudier le soin manifestent l'importance à accorder à sa valeur intrinsèque, le soin étant non mesurable en tant que tel, en particulier d'un point de vue éthique. Il s'agit alors, sur le plan politique et sociétal, de s'évertuer à refléter un soin en dé-mesure, tout en cherchant à rendre compte au plus près de l'activité réelle auprès des différentes parties prenantes. (note de l'éditeur)[-]

Ce dossier de la revue vise à présenter des recherches contemporaines qui placent les questions de langage, langue et discours au premier plan de l'analyse psychosociologique. Les pratiques langagières tissent la vie des collectifs et des organisations ; elles en constituent une condition de déploiement fonctionnel et symbolique. Comment s'expriment-elles dans des univers professionnels ou culturels spécifiques ? Quelles formes prennent-elles désormais au sein d'entreprises, organisations ou institutions gagnées au néo-libéralisme ? Différents terrains, interventions, observations et analyses convoqués dans ce numéro montrent les rapports de pouvoir et les effets de domination qui s'attachent aux discours institutionnels. La nov-langue managériale, la rationalité gestionnaire appliquée aux institutions publiques, la rhétorique des valeurs ou de la responsabilité sociale, etc. ne permettent guère à l'expérience subjective d'être contenue. Les acteurs sont contraints de mettre en œuvre des formes de traduction, de détournement discursif, voire d'investir d'autres lieux de parole pour pouvoir dire leur vécu. L'accent est mis dans la plupart des articles sur le travail social et clinique, susceptible de favoriser l'accès à une parole vivante. Enfin le numéro montre comment la langue fait l'objet d'investissement psychiques qui réouvrent et potentialisent les pratiques. [-]

Le délire est l'un des symptômes emblématiques de la psychiatrie. Pourtant, il reste l'une des grandes énigmes de la psychopathologie, qui n'a pas résolu le paradoxe du délire : il est incorrigible comme une croyance, mais inconséquent comme une fiction imaginaire. Les auteurs envisagent dans quelle mesure le paradigme de la narrativité peut éclairer la compréhension du délire et de l'expérience psychotique. Ils présentent le concept de narrativité, et proposent de dégager des fonctions psychiques de la mise en récit. Puis ils discutent l'intérêt d'aborder le discours délirant comme un récit, en s'appuyant sur la littérature phénoménologique et psychanalytique sur la psychose et le délire. La construction délirante vise à contenir et à réduire l'expérience de perte de sens qui caractérise l'entrée en psychose. À l'instar du récit, le discours délirant, produit de ce « travail de délire », contribue à configurer le vécu en expérience, qu'il rend supportable et partageable. Mais le discours délirant témoigne aussi des échecs de la narrativité, puisqu'il lui manque la distance entre le narrateur et le récit. Le délire apparaît comme une forme paradoxale de récit, à la fois métaphorique (comme tentative d'expression du vécu) et non métaphorique (comme élément indissociable de l'expérience elle-même). La narration délirante n'est pas l'aboutissement du processus de symbolisation, mais elle s'y substitue, ce qui explique son caractère paradoxal.[-]