Documents GHEORGHIEV Charles 4 résultats

La pratique clinique du soin dans un hôpital général expose parfois les professionnels de santé à des situations qui, par leur caractère dramatique et exceptionnel, viennent les bousculer tant sur un plan individuel que collectif. Leur souffrance relève ici moins de ce qui serait du registre du concept moderne de risques psycho-sociaux, que de celle émergeant d'une confrontation à un évènement potentiellement traumatique. Sur un plan individuel, en raison de leur positionnement subjectif par rapport à leur activité professionnelle, de leur place singulière dans la situation clinique rencontrée, ou du fait de leur histoire personnelle. Sur un plan collectif, en venant éprouver le fonctionnement quotidien du service par la mise en tension de la pratique habituelle, des règles instituées, battues en brèche par la dimension inédite et imprévisible de l'événement. Trois événements ayant concerné des services cliniques de l'établissement justifieront une intervention psychologique dans l'après-coup, laquelle visait à offrir aux équipes soignantes une possible dialectisation d'une expérience difficilement formulable en tant que telle sur un plan institutionnel. La question de la mort, au-delà de l'échec de la démarche de soin qu'elle signifierait, semblait occuper une place centrale au sein des questionnements et de la souffrance des soignants, en venant remettre douloureusement en cause un idéal de soin à la vertu usuellement protectrice.[-]

Les consultations d'évaluation psychologique pré-chirurgie bariatrique et le suivi après la chirurgie réalisé au sein de l'établissement où travaillent les auteurs se conforment aux recommandations actuelles. Il s'agit en amont d'évaluer un risque de déséquilibre psychique et de proposer après-coup un espace de parole pour aider le patient à subjectiver les conséquences de la chirurgie. Celle-ci entraîne une transformation physique importante et rapide, particulièrement dans les cas d'opération de bypass gastrique. L'oralité et le rapport au corps, souvent centraux dans la logique subjective des patients, se retrouvent dans leurs préoccupations une fois opérés. Ce sont les capacités du sujet à subjectiver une perte et à assumer une nouvelle image de son corps, ainsi que de ses implications dans le lien à l'autre, qui semblent décisives. L'analyse des interactions entre ces changements physiques et leur impact psychique est réalisée ici à partir d'exemples cliniques précis, indiquant l'importance du suivi psychologique dans ces prise en charge.[-]

La psychiatrie a occupé de tout temps une position située à un carrefour, à un croisement, en étant riche de la diversité des courants épistémologiques qui la traversent, mais coïncidemment fragile de ce qui met en tension sa cohérence d'ensemble. Notre titre, par la coordination qu'il institue, est déjà une méprise, du moins un parti pris, au sens où il distingue, il différencie en même temps qu'il associe deux entités que seraient la psychiatrie d'un côté et la psychanalyse de l'autre. Là où, au contraire, l'enjeu se précise moins dans l'association, la combinaison des deux que dans ce que l'une subvertit l'autre, l'infuse en l'imprégnant non de la certitude mais plutôt de ce qui se pose comme hypothèse, celle d'un work in progress.[-]

Au sommaire :
-La psychiatrie militaire, une psychiatrie appliquée à la crise
-Spécificités des pratiques hospitalières en psychiatrie militaire
-Une équipe paramédicale “en première ligne” dans la prise en charge hospitalière des légionnaires
-Le dispositif ambulatoire à Desgenettes, des soins sur mesure pour les militaires
-La résonance du trauma en milieu militaire, à chacun sa guerre
-Au cœur de l'indicible : lorsque l'âme se brise, comment sortir la sexualité de la tourmente ?
-Miens, liens, tiens, l'abord systémique du trauma[-]