Documents DRUEL Gwénola 2 résultats

Malgré les résultats des premiers aliénistes démontrant les potentialités de guérison de la maladie mentale, la description de la démence précoce par Kraepelin aura pour conséquence d'associer la psychose à une évolution déficitaire. De grandes études catamnestiques viendront contredire cette conception, mais c'est surtout aux associations d'usagers que la psychiatrie devra sa mutation dans le domaine. Si les perspectives de rétablissement sont maintenant assez bien diffusées en ce qui concerne la schizophrénie, les impasses qu'elles rencontrent de même que l'évolution des disciplines médicales s'occupant des maladies au long cours orientent actuellement la recherche vers une prise en compte de facteurs subjectifs d'évolution, rompant ainsi avec une logique déficitaire de la psychose.[-]

Adolf Meyer (1866–1950) est considéré comme l'un des psychiatres les plus connus aux États-Unis et son influence y a été prépondérante, notamment entre 1895 et la Seconde Guerre mondiale. À l'aube des années 1900, Meyer a entrepris une restructuration du système asilaire et, sous son impulsion, les « asiles d'aliénés » commencent, au moins en certains endroits, à devenir des lieux de soins. Après en avoir supervisé les travaux de construction, Meyer est nommé, en 1913, directeur de la première clinique psychiatrique aux États-Unis – Henry Phipps Psychiatric Clinic – qui deviendra dans les années qui suivirent un des plus prestigieux centres de recherches et de formation en psychiatrie. C'est au sein de la clinique psychiatrique Henry Phipps que Meyer a pu promouvoir ce qu'il a nommé en 1901 la « nouvelle psychiatrie », puis en 1908, la psychobiologie. La psychobiologie est devenue synonyme de psychiatrie meyerienne. Meyer a largement contribué à ce que les troubles mentaux fassent l'objet de recherches scientifiques et cliniques, d'une formation médicale spécifique et de traitements appropriés.[-]