- n° 10 - pp. 923-929
Thème : PSYCHOLOGIE
Depuis un an, les débats en France sur la fin de vie et sur une possible évolution de la législation ont fait l'objet de positions diverses, souvent passionnelles, départageant les débatteurs et les auditeurs entre les partisans et les opposants d'une ouverture d'un droit à « l'aide active à mourir ». De façon paradoxale, la plupart des voix ont fait l'amalgame entre les deux grandes solutions envisageables, l'euthanasie et le suicide assisté, soit pour les condamner en bloc, soit pour les revendiquer toutes les deux. En revanche, peu d'intervenants dans ces débats ont cherché à distinguer finement ces deux options, en entrant dans les modalités et les complexités de chacune. Cela est d'autant plus surprenant que plusieurs exemples étrangers nous permettent aujourd'hui de faire une « étude d'impact » en grandeur nature. L'analyse qui suit, faisant l'hypothèse que la loi ira au-delà du statu quo actuel, vise précisément à entrer dans les données de cette alternative, en analysant les conséquences de chaque option sous plusieurs aspects. L'objectif est d'éclairer les données du débat en sortant des a priori simplistes, des principes moraux et des concepts. En partant des législations ad hoc, et en observant leur mise en œuvre depuis leur entrée en vigueur, on constatera ce que ces législations de mort provoquée ont signifié pour l'ensemble des parties prenantes. On passera en revue dans les deux versions les questions de la représentation du rôle de l'état, des enjeux de liberté des personnes, des impacts sur les soignants, des répercussions sur les patients, du consentement des patients, et du contrôle des actes. In fine, on évaluera les impacts quantitatifs dans les différentes configurations, en termes de ratio de décès. À partir des écarts, parfois spectaculaires, les auteurs proposent un compromis qui pourrait être trouvé en donnant satisfaction aux uns sans provoquer une rupture déstabilisante pour l'ensemble des autres
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Depuis un an, les débats en France sur la fin de vie et sur une possible évolution de la législation ont fait l'objet de positions diverses, souvent passionnelles, départageant les débatteurs et les auditeurs entre les partisans et les opposants d'une ouverture d'un droit à « l'aide active à mourir ». De façon paradoxale, la plupart des voix ont fait l'amalgame entre les deux grandes solutions envisageables, l'euthanasie et le suicide assisté, ...
EUTHANASIE ; SUICIDE ASSISTE ; AIDE MEDICALE A MOURIR ; SOUFFRANCE ; SOINS PALLIATIFS ; MORT ; CONSENTEMENT ; DIGNITE HUMAINE ; LEGISLATION
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