La radicalité serait-elle devenue ainsi un problème en tant que telle ? En soi, la préoccupation des pouvoirs pour les radicalités politiques, notamment quand elles sont associées à des violences, n'est pas neuve. La radicalité ou "l'extrémisme" des autres constituent des étiquettes anciennes pour désigner l'adversaire (tout comme la "mollesse", la "modération" par ailleurs) et relèvent de logiques de démarcation classiques du jeu politique. La nouveauté autour de la terminologie de la radicalisation réside dans ce qu'elle implique en matière de politique publique : des logiques de surveillance, de signalement, de prévention. En ce sens, ce qui se joue en premier lieu, c'est la redéfinition d'un ensemble de problématiques assez classiques (violences politiques, rigorismes religieux, formes d'engagement à la marge) autour de la question des radicalités et leur gestion policière, sociale, éducative, thérapeutique ou politique. Cette redéfinition repose sur le lien de causalité mécanique entre la radicalité des idées et le passage à la violence.

Thème : PHILOSOPHIE

Date encodage : 04/11/2021