« Vous êtes un tribunal de l'humanité ! ». L'exclamation valait la peine d'être adressée aux vingt-quatre juré·es qui entamèrent en 2001 le premier procès devant la Cour d'assises de Bruxelles d'accusés de crimes commis pendant le génocide des rwandais tutsi. Une juridiction belge pouvait-elle être capable de juger des crimes si éloignés de nous ? Qu'apporterait un jury composé de citoyen·nes, alors que les poursuites avaient été entamées sur la base de la compétence universelle ? Pareils procès – il y en eut cinq en tout, d'autres s'annoncent – contribuent-ils à la discussion sur l'avenir de la Cour d'assises en Belgique ? La présente contribution tente de formuler quelques réponses à ces questions, tirées de l'expérience de l'avocat qui fut le premier à introduire des plaintes devant la justice belge, alors que le génocide était encore en cours, et qui a accompagné de nombreuses victimes pendant 25 ans.

Thème : DROITS DE L'HOMME