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Récemment, le concept de « pleine conscience incarnée » (embodiment) a été proposé comme dénominateur commun aux approches bouddhistes et occidentales de la pleine conscience (Khoury, Dionne & Grégoire, 2018). Cet article vise à approfondir et élargir cette notion de pleine conscience incarnée afin de démontrer que celle-ci implique nécessairement une prise en compte des aspects interpersonnels et sociaux, souvent négligés dans la théorie, la pratique et la recherche. Des études récentes menées sur les effets interpersonnels de la pleine conscience sont d'abord exposées et des avenues sont ensuite proposées afin de stimuler le développement de ce domaine de recherche.[-]

Cet article se penche sur les différentes conceptualisations et opérationnalisations de la compassion (pour soi et pour les autres), incluant les instruments de mesure et il souligne la nécessité d'élaborer une définition consensuelle de la compassion. À la lumière des appuis théoriques et empiriques actuelles, cet article soutient que la compassion implique des processus d'ordre affectif, cognitif, comportemental et interpersonnel. Dans des articles précédents publiés aux Annales Médico-Psychologiques (Khoury, Dionne, et Grégoire, 2019 ; Khoury, Grégoire, et Dionne, 2020), nous avons conceptualisé la pleine conscience comme étant à la fois « incarnée » et « interpersonnelle ». Prenant appui sur des études neurologiques et neurophysiologiques, cet article étend à la compassion ces deux dimensions essentielles qui sont également propres à la pleine conscience. Cette nouvelle façon de concevoir la compassion ouvre sur des perspectives nouvelles en recherche, notamment dans l'évaluation et la mesure de la compassion et a des implications dans le domaine des approches axées sur la compassion pour soi.[-]