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Les premières utilisations des antipsychotiques en psychiatrie ont révolutionné la prise en charge des patients, pourtant soixante-dix ans plus tard leur prescription reste toujours majoritairement empirique. La survenue d'effets secondaires et/ou l'absence de réponse thérapeutique sont souvent la règle. Ces échecs sont multifactoriels et parmi eux la génétique occupe une place importante. La pharmacogénétique étudie les facteurs biologiques de la réponse pharmacothérapeutique. Depuis les lois de Mendel sur l'hérédité, les connaissances concernant l'ADN et plus largement le génome n'ont cessé d'évoluer, notamment grâce aux nouvelles techniques d'analyse et à la capacité toujours plus grande de collecte et de traitement de grandes quantités de données. Ces progrès ont permis de passer de l'étude des grandes lois de l'hérédité à celle de facteurs génétiques plus complexes se produisant à l'échelle moléculaire avec parfois une faible probabilité de survenue. Ces facteurs héréditaires complexes expliquent la prédisposition de certaines personnes à présenter des pathologies particulières et la variabilité individuelle de la réponse aux neuroleptiques. Le cas du cytochrome P450 est une illustration de l'impact de la génomique sur le métabolisme des antipsychotiques et de ses conséquences sur les effets produits. C'est aussi un exemple des premières applications cliniques de la pharmacogénétique à la pathologie psychotique. Actuellement, plusieurs consortiums internationaux se penchent sur ces prometteuses questions de progrès. Toutefois les guidelines issus de leurs recherches traduisent une insuffisance d'harmonisation et de coordination dans leur travaux, signes d'une science en pleine expansion mais encore très jeune.[-]