- n° 143 - p. 118-126
Introduction : la portée caritative des soins infirmiers psycholégaux est rarement remise en question.
Contexte : ces soins sont balisés indirectement par la Commission d'examen (CE), un tribunal parajudiciaire veillant à la sécurité publique.
Objectif : nous proposons une réflexion critique au sujet des effets politiques et sociaux de la CE, des hôpitaux de psychiatrie légale et de la pratique des infirmières qui y travaillent.
Méthode : notre réflexion est axée sur les concepts de biopouvoir, de cérémonie de dégradation, de carrière morale et de (re)construction identitaire.
Résultats : les pratiques « thérapeutiques » infirmières s'insèrent, d'une part, dans la visée disciplinaire de l'hôpital psycholégal, dans la mesure où elles permettent l'identification et la gestion des personnes dangereuses, et d'autre part, dans la portée biopolitique de la CE puisqu'elles aident cette dernière à maintenir la sécurité publique.
Discussion : le milieu psycholégal s'avère problématique pour les infirmières puisqu'il les confronte à une double allégeance mettant sous tension leurs responsabilités envers les patients (consentement et confidentialité) et celles qu'elles ont envers l'institution (protection du public).
Conclusion : notre cadre d'analyse permet de repenser d'autres processus tenus pour acquis en milieux psychiatriques, mais qui constituent tout autant des rituels de (re)construction identitaire.
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Introduction : la portée caritative des soins infirmiers psycholégaux est rarement remise en question.
Contexte : ces soins sont balisés indirectement par la Commission d'examen (CE), un tribunal parajudiciaire veillant à la sécurité publique.
Objectif : nous proposons une réflexion critique au sujet des effets politiques et sociaux de la CE, des hôpitaux de psychiatrie légale et de la pratique des infirmières qui y travaillent.
Méthode : notre ...