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Les données étayant l'efficacité des approches de psychonutrition sont de plus en plus nombreuses. Les modes d'alimentation méditerranéenne, DASH (Dietary Approaches to Stopping Hypertension), et anti-inflammatoire ont prouvé leur efficacité curative et préventive dans la dépression dans plusieurs méta-analyses incluant plusieurs dizaines d'études observationnelles. Les omégas 3 et les probiotiques ont prouvé leur efficacité dans la dépression caractérisée, en monothérapie ou en combinaison aux antidépresseurs. Les données préliminaires d'essais contrôlés randomisés de qualité variable suggèrent que les supplémentations en N-acetyl-cysteine, folates, en zinc, en magnésium pourraient être efficaces chez certains patients dépressifs. Les données sont insuffisantes pour conclure pour la vitamine D. Malgré ces résultats, l'utilisation des approches psychonutritionnelles reste encore insuffisamment répandue dans la pratique psychiatrique, alors que la demande est forte du côté des patients, en particulier chez ceux qui répondent insuffisamment aux traitements antidépresseurs et/ou développent des effets indésirables, notamment métaboliques. Les approches psychonutritionnelles pourraient être particulièrement utiles dans la prévention du syndrome métabolique, un facteur de risque majeur de cancer et de maladies cardiovasculaires. Nous avons développé un questionnaire d'évaluation adapté du questionnaire du Programme National Nutrition Santé (PNNS) pour évaluer l'impact précis de l'alimentation sur la symptomatologie dépressive. Au vu de ces données, l'enseignement de la psychonutrition devrait être inclus dans la formation des nouvelles générations de psychiatres et les approches psychonutritionnelles dans les recommandations nationales et internationales.[-]

L'impact de l'activité physique fait l'objet de travaux importants depuis deux à trois décennies. Les résultats de ces derniers ont permis aux instances nationales et internationales d'éditer des recommandations précises. Leur impact sur la santé physique est maintenant bien documenté. L'effet de l'activité physique sur la santé mentale en général, et pour la prise en charge de l'épisode dépressif caractérisé en particulier, fait l'objet d'un intérêt plus récent. L'objet de cet article est en premier lieu de réaliser une revue de la littérature sur ce sujet afin de faire le point sur le niveau de preuve de l'efficacité de l'activité physique dans le traitement de l'épisode dépressif caractérisé. Dans un second temps, les données connues sur l'impact de l'exercice physique sur la santé physique sont résumées. Enfin, l'article propose une mise au point sur le cadre réglementaire de son utilisation en France et les modalités d'utilisation en pratique courante chez le clinicien.[-]

La pandémie de COVID-19 a apporté des défis sans précédent en termes de santé publique, système de soins et vie quotidienne (incluant le travail et l'éducation), particulièrement lors de la première vague pandémique au début de l'année 2020. Afin de limiter la propagation du virus, de nombreux pays ont imposé des mesures restrictives pour favoriser la distanciation sociale, allant des couvre-feux et fermetures d'écoles à un confinement généralisé. Début 2022, on recense 135 000 décès dus au virus SARS-CoV-2 en France et près de 6 millions dans le monde. Au-delà de l'impact possible du SARS-CoV-2 sur le cerveau, la pandémie a été à l'origine de difficultés humaines complexes, avec un retentissement possible sur la santé mentale des populations. Dans cette revue narrative, nous résumons les données actuelles concernant l'impact de la pandémie sur la santé mentale en s'intéressant aux troubles psychiatriques en population générale et parmi les groupes vulnérables. L'objectif est de promouvoir une prévention ciblée sur ces populations. Notre revue a identifié plusieurs sous-groupes de sujets plus à risque de troubles psychiques dans le contexte de la pandémie de COVID-19 : les endeuillés par la COVID-19, les adolescents, les étudiants, les personnes atteintes par le virus (avec une atteinte potentiellement directe sur le cerveau) et enfin, le personnel de santé. Les disparités de genre ont également été accentuées, en défaveur des femmes. Des mesures de dépistage et de prévention doivent être prises pour limiter l'impact de cette pandémie sur la santé mentale. D'une façon plus générale, l'approche « une santé/one health » qui place la santé humaine (et donc mentale) à l'interface de la santé environnementale et animale semble indispensable pour éviter la survenue de ce type de pandémie et ses conséquences à l'avenir.[-]