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Ce dossier développe des perspectives originales, à partir de différents dispositifs, dispositifs groupaux pour patients incarcérés, avec la médiation sensorielle olfactive et la médiation « corps et peinture », dispositifs pour enfants, avec les médiations conte, histoire et jeu théâtralisé, pour adolescents avec les médiations numériques, pâte à modeler, mais aussi dispositifs individuels de médiations en CMP et dispositifs CORPS (Consultation Orientation Repérage Psychiatrique Somatique). Le second fil rouge portera sur les travaux récents autour de l'évaluation qualitative de ces pratiques médiatisées, avec la création d'outils précieux pour les praticiens.[-]

La dépression du post-partum maternelle (DPPM) est un trouble fréquent, dont le facteur de bon pronostic le plus puissant semble être le soutien social, et en particulier le soutien conjugal. Il est donc légitime de s'intéresser aux pères pour savoir ce qu'ils vivent et comprennent de cette situation afin de les aider à être auprès de leur compagne. Cette question a été peu étudiée à ce jour ; aussi, nous avons mené une recherche en méthodologie qualitative, afin d'explorer les représentations et les vécus des pères concernant la pathologie et les soins prodigués en cas de DPPM chez leur compagne. Nous avons rencontré des pères dont les femmes souffraient ou avaient souffert de DPPM et avaient ou avaient eu des parcours de soins différents. Le recrutement s'est fait dans la région lyonnaise, au sein de plusieurs structures de santé. Des entretiens ont été menés avec une grille d'entretien semi-dirigé. L'analyse a été faite à l'aide de la méthode IPA (Interpretative Phenomenological Analysis). Neuf entretiens se sont déroulés entre juillet 2018 et février 2019. L'analyse a permis de mettre en évidence trois méta-thèmes : (1) Représentations du père sur la DPPM de sa compagne ; (2) Place et vécu du père comme « aidant-souffrant » ; (3) Regard porté par le père sur les soins et perspectives d'évolution de sa place. Plusieurs éléments issus de notre étude nous invitent à percevoir le père en contexte de DPPM comme un aidant-souffrant se percevant à distance des soins. Il convient donc à la fois de soutenir le père dans son rôle d'aidant auprès de la mère, tout en prenant en charge sa propre souffrance.[-]