L'empathie en médecine
02/2020
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p. 197-206
MEDECIN ; RELATIONS SOIGNANT-SOIGNE ; EMPATHIE ; FONCTION COGNITIVE ; NEUROSCIENCES ; SCIENCES SOCIALES
148425
Centre de Ressources Documentaires
L'empathie a bonne presse. Elle est reconnue pour avoir un impact positif dans la pratique clinique. Cependant, la profession médicale se débat pour parvenir à un équilibre entre la distance clinique et l'empathie. Trop de sensitivité aux émotions exprimées par les patients, sans régulation appropriée, peut conduire à de l'anxiété, au stress et à une détresse personnelle chez les médecins, nuisant à leur bien-être et pouvant être au détriment de leur fonctionnement cognitif. Trop peu d'empathie pourrait mener à sous-estimer la douleur des patients et à de moins bonnes relations avec eux. Cependant à mesure que le champ de l'empathie se développe, le manque de cohérence conceptuelle et de clarté entrave les progrès. Dans certains cas, l'utilisation du terme même d'empathie, par nature multidimensionnelle et interpersonnelle, n'a guère de valeur théorique ou clinique ajoutée. Les travaux récents en neuro-imagerie fonctionnelle avec des médecins et des professionnels de la santé mettent en lumière les mécanismes neurocognitifs qui sous-tendent la sensibilité interpersonnelle, l'empathie et la motivation pour se soucier de l'autre. L'article conclut par une perspective nuancée et plus sobre du rôle de l'empathie en médecine et propose que cultiver le souci de l'autre est plus important que de partager l'état émotionnel d'autrui ou de se mettre à sa place.
N° volume : 178
Thème : MEDECINE
Date encodage : 21/04/2020