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Ce numéro met en lien la clinique thérapeutique des patients avec ce que l'on appelle le "cadre institutionnel". Il pose la question suivante : comment soigner le "cadre" pour mieux soigner les patients ? C'est dans la moitié du XXe siècle que la notion d'institution s'est redéfinie. Signe de rigidité, de fermeture, de non visibilité avant la guerre, l'institution s'est imposée peu à peu dans la prise en charge des enfants survivants des conflits et des patients psychiatriques, comme un nouvel espace thérapeutique, le lieu de vie devenant un lieu de soins. Une meilleure transparence sociétale, de nombreuses réflexions et remises en question accompagnées de débats permanents y ont abouti. On verra dans ce dossier comment ces réflexions peuvent être menées et comment est analysé le nouveau "cadre", ses représentations conceptuelles et leurs vécus.[-]

L'évolution de notre société contemporaine liée notamment aux progrès de la science et des nouvelles technologies nous confronte dans notre pratique quotidienne à de nouvelles questions. Mais également, comme l'écrivent Marie-Jean Sauret et Luz Zapata-Reinert, cette évolution semble caractérisée par un renoncement à l'éthique du fait de la subordination du politique à l'économique. Ce qui confronte les cliniciens praticiens comme les cliniciens chercheurs et auteurs à une obligation de résultat et une évaluation de plus en plus systématisée. L'éthique devrait dès lors plus que jamais se trouver au centre de notre questionnement et être un pilier de nos actions. L'éthique se définit comme une philosophie, voire comme la science des philosophies. Elle énonce des valeurs et se différencie de la morale qui, elle, dicte des impératifs de conduite. Elle se différencie encore de la déontologie qui établit des codes et énonce des lois à respecte impérativement. La clinique psychologique, psychiatrique comme la clinique psychanalytique relèvent d'une science empirique qui s'occupe d'individus particuliers, singuliers ne pouvant être réduits à leur symptôme. Le fonctionnement psychique de la personne, dont son inconscient, doit être pris en compte et il ne peut être réduit à une étiquette.[-]