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La loi relative à l'adaptation de la société au vieillissement traite le défi du vieillissement démographique autour de trois principes : anticiper, adapter, accompagner. Ce constat d'une société inadaptée questionne et nous nous proposons de le lier aux représentations effrayantes du vieillir.
En croisant les regards disciplinaires, ce numéro est structuré en trois parties, il revient sur la peur et sa cristallisation autour du vieillissement qui conduit presque «naturellement» à la production d'un texte de loi ; puis sur les formes d'accompagnement des personnes âgées (par les proches et les professionnels), dont la réalité dépasse les enjeux financiers pour toucher au domaine des émotions, de l'intime et des dilemmes éthiques ; et enfin, sur les enjeux d'une vie autonome qui se structurent autour de différentes dimensions (anticipation, maintien à domicile, renforcement des droits et des libertés…).[-]

Les personnes en situation de handicap, tous handicaps confondus, ont connu un fort accroissement de leur espérance de vie au cours des dernières décennies et elles font désormais l'expérience de vieillir. Si la catégorie « personnes handicapées vieillissantes », au croisement des champs du handicap et de la gérontologie, s'est imposée progressivement, force est de constater que ses contours restent flous. Les politiques catégorielles induisent une distinction entre vieillesse et handicap. Cette partition contribue à maintenir la vieillesse des personnes handicapées dans une forme d'impensé. Elle concourt à envisager le vieillissement sous un prisme chronologique et à vouloir distinguer, chez des individus et en fonction de leur âge, les effets du handicap de ceux du vieillissement. Or, ces effets se conjuguent de façons différenciées en fonction des individus et de leur parcours de vie. Ce dossier invite à une lecture à la fois contextualisée et processuelle du vieillissement des personnes en situation de handicap. Cette approche donne à voir des expériences inédites et plurielles, des initiatives à promouvoir, leurs potentialités mais aussi les barrières auxquelles elles se heurtent encore. Elle invite également à interroger les conditions et les limites de la participation sociale des personnes en situation de handicap lorsqu'elles avancent en âge, dans un contexte où cette participation tend à prendre la forme d'une injonction normative.[-]