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Le 10e Colloque international de Psychodynamique et Psychopathologie du Travail s'est déroulé du 21 au 23 août 2019 à Sao Paulo au Brésil. Il avait pour thème "Quelle psychodynamique du travail, pour quel travail, pour qui ? Changements dans le travail. Nouveaux défis pour la PDT". Ce colloque a rassemblé différents intervenants d'Amérique latine, d'Europe et du Canada devant un public nombreux et particulièrement assidu tout au long des trois journées. Ce point pourrait paraître anecdotique, mais mérite d'être relevé dans le contexte politique actuel du Brésil qui connaît des transformations majeures des politiques publiques avec, en première ligne, un accroissement massif des pratiques managériales ultralibérales engendrant une précarisation massive des travailleurs brésiliens depuis l'installation du gouvernement de Jair Bolsonaro. Un des enjeux de ce colloque était donc de penser l'impact de ces évolutions sur le travail et sur la méthode d'intervention en psychodynamique du travail. La visée des communications a principalement porté sur les évolutions des transformations de l'organisation du travail, l'accroissement de la précarisation et leurs incidences sur le rapport subjectif au travail, sur les pratiques se référant à la psychodynamique du travail, dans le prolongement du Colloque international de 2017, sur le développement des rapports de la psychodynamique du travail avec les autres disciplines enfin, le droit et l'économie en particulier.[-]

Au sein de l'équipe de recherche de l'Institut de psychodynamique du travail, lorsque nous nous sommes enfin retrouvés physiquement après le premier confinement, nous avions tous ressentis le caractère délétère du travail à distance dans l'exercice de nos fonctions respectives. Inquiets du fait que ces nouvelles pratiques du travail à distance s'installent dans nos quotidiens professionnels, il nous a semblé qu'il était de notre responsabilité de contribuer à expliquer, à partir des connaissances dont nous disposions en psychodynamique du travail et de ces premières expériences, à quel point ces pratiques s'avéraient coûteuses tant pour la qualité et l'efficacité du travail que pour la santé de celles et ceux qui l'exercent. Si un très récent rapport rédigé à la demande de la commission européenne soulignait l'impact négatif du télétravail sur la santé mentale des travailleurs, ce n'est pas l'impact de la mise à distance des corps des autres dans le travail qui est analysé, mais l'usage des nouvelles technologies et le fait de travailler depuis chez soi. Cette question de l'absence du corps des autres dans le travail à distance et de son impact sur la santé et sur la qualité et l'efficacité du travail, ou pour le dire autrement sur le travail vivant, restait à analyser et nous avons donc rapidement fait circuler dans nos réseaux un appel à articles dans le but de répondre à la question suivante : « Quel est l'impact subjectif du travail à distance des corps des usagers et/ou des collègues et/ou de la hiérarchie ?"[-]