Documents RAFFET Patrice 3 résultats

Ce qui se noue entre les Je dans le Nous, enveloppe, emballage virtuel, ne doit pas échapper à ces Je uniques qui le font, le fondent, car sans le Je pas de Nous et sans Nous les Je se contentent d'être alignés, agrégés, posés les uns contre les autres, et il n'est pas ici question d'"avec" préposé à la coordination des unicités, à lier les un.e.s avec les autres, mais bien d'un coudoiement, d'un côtoiement d'individus, où le commun n'existe pas. Ce commun qui fédère pourtant et qui appartient à la fois au nous (ce singulier pluriel car Nous au singulier est encore un Je) et aux Je (ce pluriel singulier) c'est-à-dire à tous et à toutes, en entière humilité. Ce qui est commun est banal et relève de l'habitude et c'est justement ce qui fait son importance. Sa double acceptation fait sa force.[-]

Pour ce dossier consacré à la pédagogie institutionnelle, la Rédaction a choisi de démarrer par un entretien avec Patrick Geffard, universitaire et animateur du réseau Pédagogie institutionnelle internationale. Cet entretien est l'occasion de revisiter quelques éléments structurants de cette pédagogie - notamment le trépied Techniques/Groupe/Inconscient - et de s'interroger sur son actualité au temps des neurosciences. Les articles qui suivent apportent des précisions sur la construction historique de cette pédagogie et de son alter ego la psychothérapie institutionnelle. Enfin, pour ne pas seulement gloser et tenter de rester fidèle à la ligne de conduite de Fernand Oury "ne rien dire que nous n'ayons fait", plusieurs expériences concrètes viennent illustrer un dossier voulu à la fois comme un rappel et une invitation. C'est donc guidés par l'intuition de la nécessité de mettre à jour, non pas seulement pour éclairer hier mais pour revitaliser les pratiques d'aujourd'hui, une pédagogie qui n'a pas encore eu l'occasion de produire tous ses effets, que la Rédaction vous propose ce dossier. [-]

Une idée ancienne, toujours neuve, une conception de l'Education qui lutte aujourd'hui comme hier contre une tradition qui veut que l'enfant absorbe, subisse, soit glaise plutôt que sculpteur. Cent ans d'expériences et de réflexions qui ont germé, qui sèment et essaiment, piétinées par de si commodes principes de réalité, ignorées souvent de ceux qu'elles dérangent. Elles fleurissent, pourtant, dans chaque recoin conquis sur la terre aride de la force d'inertie redoutable de l'inconscient collectif qui a peur du nouveau et de l'inconnu. Les auteurs ont donné la parole à divers mouvements de convergences et choisi de garder un certain ordre chronologique pour suivre l'itinéraire tortueux de ce courant pédagogique qui traverse le monde.[-]