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La perspective de genre est utilisée pour analyser et rendre adéquates les politiques de développement et de santé ou d'action sociale, en tenant compte de relations plus égalitaires à différents niveaux.
En matière de santé, il est important de comprendre les causes des différences et des inégalités entre les hommes et les femmes. Ce sont ces causes qui, souvent, vont être déterminantes pour la réussite ou non de programmes de santé. En-dehors des avantages sanitaires, cela soulève des questions éthiques, telles que l'accès à l'avortement ou la procréation assistée, et remet en question les hiérarchies du système de santé.[-]

La notion de genre recouvre les différences de rôles, de responsabilités, d'attentes et donc de représentations sociales entre les femmes et les hommes dans des sociétés et cultures déterminées. Nous recevons des messages, tous ne sont pas à notre goût et nous voulons proposer des alternatives à ceux qui nous dérangent, en transformant la parole des femmes isolées en une puissante voix collective. La façon de prendre et d'inventer la parole collective, tout en débusquant les apporches sexistes, sera le fil rouge de cette publication.[-]

Lorsqu'on parle des violences de genre, on fait souvent référence aux violences faites aux femmes. Les violences ne sont pourtant pas spécifiques aux femmes. Par exemple, dans la question de l'orientation sexuelle, la persécution de l'homosexualité ne vise pas spécifiquement les femmes mais aussi les hommes, même si les femmes sont plus durement condamnées.
Les violences sont aggravées par l'infériorité des conditions de vie des femmes. Etre une victime, femme ou homme, diffère selon le lieu, les rapports de pouvoir entre personnes. Dans les conflits armés,la violence sexuelle estr largement répandue.[-]

Qui décide sur le corps des femmes : l'Etat, le patriarcat, les hommes ou les femmes ?
Les auteurs sont parties du constat suivant : les femmes s'approprient difficilement leurs droits à la santé sexuelle et reproductive. De plus, dans le secteur médical, la santé et la maladie des hommes et des femmes ont pendant longtemps été analysées principalement à partir des différences biologiques (morphologiques et physiologiques). Les aspects socio-culturels ont été sous-estimés et ne sont toujours pas assez pris en compte. Ils sont pourtant à l'origine de maladies et de décès, ils provoquent des affections distinctes chez les hommes et les femmmes.
Les auteurs ont voulu répondre à cette question à partir d'une démarche de recherche féministe. Des expertes de terrain ont ainsi créé un outil d'animation et de mobilisation sur le thème des droits reproductifs et sexuels.[-]

Alors qu'on a souvent tendance à présenter la santé pour tou·te·s comme neutre et équitable, notre démarche cherche à interroger les mécanismes de discriminations qui engendrent des inégalités de droits à la santé des personnes. En effet, de nombreuses pratiques démontrent l'existence d'une volonté de contrôle social et idéologique sur les patient·e·s. Notons par exemple la non considération de leurs savoirs. Cela révèle une conception médicale guidée par une rationalité scientifique qui exclue les autres modèles de santé.
À travers 6 modules de formation, ce document propose l'intégration de l'approche de genre en promotion de la santé en favorisant l'échange des savoirs entre les participant·e·s. Il aborde le Care, les stéréotypes et les discriminations, les mécanismes institutionnels, les déterminants sociaux de la santé.
Différentes pistes d'action sont proposées pour que les professionnel·le·s et les formateur·trice·s puissent les utiliser de façon autonome. Cependant, cette approche peut également servir aux personnes engagées dans l'éducation à la citoyenneté mondiale et solidaire.[-]

Le XXe siècle a été déterminant pour inscrire la question des droits des femmes dans l'agenda international. Des textes fondateurs ont été produits comme références pour assurer l'application de ces droits. Mais le chemin est encore long pour que, partout dans le monde, ceux-ci soient pris en compte et respectés, tout particulièrement ceux relatifs aux violences faites aux femmes et filles. Au XXIe siècle, grâce aux mobilisations des femmes et des féministes, la prise de conscience et la prise en compte des systèmes de violences subies par les femmes et les filles ont progressé. Cependant, le droit de vivre sans violence n'est certainement pas acquis. Dans cette analyse, nous avons identifiés des nœuds, et ensuite des réponses et stratégies de lutte des mouvements de femmes dans les Nords et les Suds face à ces enjeux actuels. (note de l'éditeur)[-]