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La formation des enseignants (comme d'ailleurs toute formation) s'inscrit dans deux logiques apparemment contradictoires : pour aider les professionnels à valoriser leurs pratiques, elle doit les conduire à se remettre en question, au risque de déstabiliser ceux qu'elle prétend former. Questionner les pratiques ou les valoriser, c'est donc définir le métier d'enseignant. On ne peut pas former à un métier sans reconnaître les savoir-faire existants mais améliorer l'enseignement implique également de chercher ce qui pose problème. À condition, bien sûr, que le souci critique ne décourage pas l'envie de réussir et de s'engager. Cet ouvrage n'a pas pour objectif de décréter une seule bonne manière de procéder mais de prendre appui sur la diversité des contextes de formation dans quatre pays francophones pour faire émerger des variations et des régularités et ainsi interpeller la formation et, au-delà, le métier d'enseignant. (note de l'éditeur)[-]

Les enseignants et les enseignantes se forment par le biais de leur formation – initiale ou continue – mais pas seulement. Ce qui se joue « entre les murs » de ce processus est complexe et objet de beaucoup d'attention, mais qu'en est-il des apports extérieurs, de tout ce que les professionnels du savoir apprennent hors des écoles où ils reçoivent et donnent tour à tour un enseignement ? Des recherches conduites au plus près des transactions observables en France, en Belgique, en Suisse et au Québec permettent de comparer les contextes et de renouveler la réflexion sur la forme scolaire et ses évolutions : de leurs apprentissages informels à ce qu'en font leurs études, quel rôle la formation buissonnière des enseignant.es joue-t-elle dans leur appropriation de leur métier et sa professionnalisation ? Un livre original qui questionne le rôle de l'éducation informelle (au fil de l'expérience) et de l'éducation non formelle (structurée hors de l'école) des enseignants dans leur appropriation de leur métier et leur professionnalisation. (note de l'éditeur)[-]

Si la question de la reconnaissance nourrit des luttes et revendications pour le respect et une égale visibilité, contre le mépris et l'injustice, il s'agit ici de construire le sentiment de reconnaissance comme catégorie d'analyse pertinente pour rendre compte de l'expérience enseignante alors qu'il est parfois réduit à une catégorie spontanée d'expression sociale, approchée par la revendication, le malaise ou la souffrance. Ce dossier, sous divers angles théoriques, à différentes échelles (de l'expérience subjective des acteurs aux politiques publiques en passant par les établissements scolaires), étayé d'enquêtes, offre un regard analytique sur la reconnaissance dans l'expérience vécue des enseignants. Il cherche à ne pas opposer sentiment de reconnaissance et reconnaissance du travail et du métier en étudiant la manière dont ils s'articulent et veut être attentif aux attentes de reconnaissance des enseignants qui s'expriment moins à l'échelle de la société, de l'institution ou du groupe professionnel et de plus en plus localement et individuellement. Attaché à l'expressivité des enseignants en matière de reconnaissance et aux formes d'appropriation d'une condition vécue, le dossier ambitionne de saisir leur expérience à partir des façons dont ils donnent sens à leur travail et à leur engagement, contribuant ainsi à la production de normes et de visées professionnelles, ce qui distingue l'exercice du métier d'une fonction d'exécution.
(note de l'éditeur)[-]