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L'enfermement à domicile du jeune, qu'il soit associé ou non à un diagnostic psychiatrique, est un problème mondial qui reste longtemps invisible. Le phénomène est de mieux en mieux connu, entre autres à la faveur de la généralisation de la notion d'hikikomori. Cela désigne une conduite qui tend à se répéter, et qui finit par englober tous les membres de la famille autour des enjeux d'attachement et de séparation/individuation. C'est un auto-sabotage plutôt involontaire que choisi. Les symptômes psychiatriques qui y sont ou non associés ne peuvent rendre compte du retentissement majeur sur la qualité de vie du jeune et sur le fardeau ressenti par l'entourage. Le travail avec les familles discuté dans cet article témoigne d'une expérience clinique développée ces dernières années autour des consultations de familles dans une situation de hikikomori. Soulager le fardeau familial par des entretiens de guidance est au cœur de ce travail. Cela permet de se dégager de la culpabilité et de la honte, d'en finir avec les parents de l'enfance, et de sortir de l'isolement en faisant intervenir des tiers. Ces propositions sont discutées à la lumière des recherches provenant d'autres équipes, en majorité japonaises. Un réseau de professionnels s'est structuré avec l'association francophone AFHIKI pour réfléchir à l'adaptation de ces types de réponses à notre contexte culturel. Si des études sur les familles avec une situation de hikikomori existent depuis longtemps au Japon, elles commencent à voir le jour dans d'autres pays, notamment l'Espagne et l'Italie et mériteraient d'être mieux développées en France.[-]

Il se balance sur sa chaise, court partout, désobéit, maîtrise mal ses émotions... Ses parents eux-mêmes le qualifient d'insupportable, tant il rend leur quotidien difficile. Bref, c'est peu dire que ce « sujet » est explosif ! À tout moment, il peut piquer sa crise, frapper un camarade, tyranniser ses frères et sœurs, voire ses parents... Mais explosif, le sujet l'est aussi pour les professionnels, qui ne sont pas d'accord : cet enfant est-il malade ou juste mal élevé ? Souffre-t-il d'un trouble neurodéveloppemental ou d'une autre pathologie ? Faut-il le médiquer pour le calmer ? Ou serait-ce que notre société ne supporte plus ses jeunes ? Ces comportements sont-ils réellement plus nombreux qu'avant ? Face à ces débats, ce numéro de L'école des parents n'a pas la prétention d'apporter une « vérité », ni des solutions clé en main. Si nous avons choisi - avec un brin de provocation - de les qualifier d'« insupportables », nous savons bien que ces enfants sont tous différents. C'est pourquoi les psychologues, pédopsychiatres, éducateurs et autres chercheurs en sciences cognitives, histoire ou ethnologie qui interviennent dans ce dossier livrent leurs pistes de compréhension pour mieux les accompagner, car ils sont en souffrance, ainsi que leurs parents. Sans jugement ni condescendance.[-]