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Le titre, « Grands-parents, petits-enfants : des liens pour grandir », source de débats au sein de l'équipe de rédaction, a obtenu la palme parce qu'il raconte la réciprocité qui s'instaure entre générations. Ce n'est pas seulement l'enfant qui grandit et s'épanouit, mais également le grand-père et/ou la grand-mère, voire les aïeux. Aussi, quand Mounia raconte que son père a cessé de boire quand le premier petit-fils est né, il s'agit bien d'une RE-NAISSANCE et d'un dépassement de soi. Plusieurs auteurs ont accepté d'analyser à travers leur spécificité ce qui est mis en jeu dans ces liens qui se construisent entre les petits et les plus âgés. Ce dossier, riche de témoignages et d'analyses nous montre combien l'allongement de la durée de vie et l'éloignement géographique des générations ont changé la donne dans l'instauration des relations intergénérationnelles.[-]

Actuellement, de plus en plus de professionnel.le.s de la petite enfance s'impliquent avec des artistes à émouvoir les enfants dès le plus jeune âge par l'art et construisent avec eux leur culture. Avec intelligence, ils/elles les éveillent à l'ici et maintenant, à l'imaginaire, à d'autres ailleurs, à d'autres civilisations, à d'autres manières d'appréhender le monde. Le comité de rédaction a choisi de développer cette problématique de l'art et de l'éveil à la culture dès le plus jeune âge pour répondre à la nécessité de faire entrer les enfants dans notre humanité. Si manger nourrit le corps, l'art et la culture nourrissent l'être et contribuent à construire l'identité et l'estime de soi et ce, dès la petite enfance. Dans ce dossier, différents contributeurs nous dévoilent leurs questionnements, leurs hypothèses, leurs réponses, leurs limites pour cet éveil à l'art et à la culture.[-]

Trouver un titre exprimant l'esprit de ce dossier a suscité de riches échanges au sein du comité de rédaction qui souhaitait mettre en valeur le caractère énigmatique de la bienveillance et la mission au Furet : ‘'L'engagement, par la formation, en faveur de la reconnaissance de l'enfant sujet". Dans « La bienveillance : un art difficile qui s'apprend », la Rédaction entend art au sens de « art de », art d'être, de faire, d'accueillir, qui, sans se limiter au seul registre du don, se nourrit de l'apprentissage méthodique, de l'expérience partagée : comment faire pour ne pas tomber dans les pièges d'une bienveillance « naturelle » qui, au prétexte du « bien » de l'enfant, le nie dans son être-même pour mieux asseoir notre pouvoir… ? La bienveillance, c'est la disposition favorable envers quelqu'un, mais c'est aussi « veiller », s'interroger en équipe et progresser vers le « professionnalisme ». Riches de leurs expertises singulières, nos auteur.e.s s'attachent à partager leur vision de cet art difficile.[-]

Le jeu, une thématique bien souvent rebattue pour les professionnel.le.s de la petite enfance est pourtant toujours intéressante à remettre en perspective. À l'heure où la rentabilité et la compétition déterminent largement nos vies d'adultes, et contaminent nos attentes à l'égard des enfants qui nous sont confiés, comment redonner au jeu une place qui ne le réduise pas à ces critères mais nous ouvre à l'imaginaire, la création, à l'innovation, sans nous piéger dans la reproduction de ce qui, trop souvent, nous pèse, nous, fait souffrir et nous donne le sentiment d'avoir abdiqué notre liberté créatrice ? Par leur manière d'être au monde, de le découvrir, par leur approche du réel et la vie, les tout petits nous ouvrent à redécouvrir des trésors de possibles qui nous ramènent aux fondamentaux du sens et de l'humanisation. Comme le montrent les contributions à ce dossier, le jeu est au croisement de nombreux paradoxes : il est social et, en même temps, il engage l'enfant en tant que sujet singulier, il est à la fois apprentissage et créativité, liberté et limite, utile et gratuit…[-]