Il est encore nécessaire, aujourd'hui, pour les professionnels du social, de la santé mentale, de la dépendance, d'apprendre à travailler avec les familles. Il paraît étonnant de continuer à défendre cette posture, tant elle infuse maintenant certaines pratiques depuis des années. Mais l'état de nos secteurs (psychiatrique, social, médico-social) est absolument hétérogène : certaines institutions n'ont toujours pas ressenti l'utilité de donner la parole aux familles des personnes accompagnées et certaines autres n'imaginent plus faire sans. L'écart est réel, des pratiques parallèles existent. Par exemple, un foyer de vie pour adultes handicapés organise un débat un soir avec des parents et des professionnels sur la peur de l'avenir, quand un autre foyer, accueillant la même population, organise une formation pour le personnel « sur » le travail avec les familles où le calme apparent finit par céder au profit d'un aveu : les familles ne sont pas les bienvenues ici, elles doivent prévenir quand elles viennent et on les évite allègrement. Cela amène les formateurs, les auteurs, les militants à redoubler d'inventivité pour pousser les professionnels les plus réfractaires dans leurs retranchements, à aller au-delà de représentations clivantes, à reconnaître la place de la famille dans l'accompagnement, et leurs limites pour ceux qui croient pouvoir faire du bon travail sans elle.
Parfois c'est en interne, dans les structures, que des équipes se déchirent, entre « pro--familles » et « anti-familles ». Certains centres de consultation psychologique proposent un regard groupal, voire des thérapies familiales, quand d'autres continuent à n'aborder un patient que de manière individuelle.
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Il est encore nécessaire, aujourd'hui, pour les professionnels du social, de la santé mentale, de la dépendance, d'apprendre à travailler avec les familles. Il paraît étonnant de continuer à défendre cette posture, tant elle infuse maintenant certaines pratiques depuis des années. Mais l'état de nos secteurs (psychiatrique, social, médico-social) est absolument hétérogène : certaines institutions n'ont toujours pas ressenti l'utilité de donner ...